Intervention de Lucie Lefèvre (CAN, Nantes) dans le débat action sur “l’école inclusive”.

L’école inclusive, derrière un principe louable se cache des modalités qui mettent quotidiennement les personnels en situation d’instabilité. Elle recoupe des situations très différentes les unes des autres, vécues intimement par les familles et pourtant, des situations intolérables : des classes surchargées avec des enfants en situation de handicap qui s’ajoutent aux effectifs déjà pléthoriques, des tâches administratives qui demandent une expertise que nous n’avons pas, une adaptation à des problématiques qui sont trop peu de notre ressort d’enseignants. L’école inclusive, avant d’être la vraie possibilité d’intégrer des élèves en situation de handicap dans un milieu scolaire classique, est un levier de management.

A propos des élèves à « besoins éducatifs particuliers », est-ce que réutiliser finalement des périphrases de ce type, ce n’est pas réutiliser un jargon qui nous empêche de penser des troubles très divers (la dyslexie et les troubles autistique ou un élève dit « hyperactif » sont accueillis de la même façon, c’est-à-dire, mal), mais aussi l’échec scolaire, et les inégalités sociales qui sont les principales causes de cet échec pour les élèves les plus relégués socialement. La différence entre Alice, élève dyslexique qui est parvenue depuis le plus jeune âge à compenser ses difficultés et excellente élève, et Milo, lui aussi dyslexique, et qui déchiffre à peine en lecture en 6e, c’est que l’un des deux vit dans un bungalow dans un camping.

Réécriture proposée à partir de “Il dénonce …”

=> Le SNES dénonce la situation intolérable réservée à l’ensemble de nos élèves, et a fortiori celle des élèves en situation de handicap qui pâtissent quotidiennement des effectifs pléthoriques dans les classes et du manque de temps que leur professeurs ont à leur consacrer. Nous demandons une véritable prise en compte du temps de travail qui incombe notamment aux professeurs principaux dans le cadre de l’école dite « inclusive », une prise en compte de ces élèves dans les dotations de ces établissements et une baisse des effectifs dans les classes.