Véronique Ponvert : situation générale.

On a l’habitude de dire que la situation est complexe, et c’est encore une fois le cas, complexe car faite de contradictions : je prendrai 2 exemples

le premier, des attaques gouvernementales d’une grande brutalité (à l’égard de la FP, notamment, mais aussi celles à venir contre les retraites) : et en face, une division syndicale mortifère, et lorsqu’elles ont lieu, des mobilisations pas toujours à la hauteur des enjeux.
Le second exemple, un président qui ne cesse de gagner en impopularité et qui est de moins en moins légitime auprès de la population (il est d’ailleurs interpellé de façon véhémente lors de ses déplacements), et pourtant, qui ne change rien à sa ligne et poursuit sa politique libérale au service des patrons et des très riches.

Dans ce contexte, la mobilisation du 17 novembre ajoute encore à la complexité de la situation : qu’on le veuille ou non, c’est l’appel au blocage ce jour-là qui constitue le point culminant de la séquence sociale que nous traversons.
On peut se demander si la forme est bien choisie, on peut s’inquiéter des tentatives de récupération, on peut douter du bien fondé de certaines motivations, je pense en particulier au ras-le-bol fiscal que nous ne partageons pas, mais en tout cas, une chose est sûre : la journée de samedi prochain, très médiatisée, va exprimer une véritable colère sociale que nous, syndicalistes, ne devons pas ignorer.

Ailleurs aussi, même si les mobilisations sont suivies de façon inégale, la colère existe bien dans différents secteurs et sur de nombreux sujets, chez les actifs comme les retraités.

Dans l’éducation, je veux faire un rapide retour sur la grève d’hier : on ne va pas se mentir, à l’EE, et on n’est pas les seuls, on a déploré les 2 appels séparés à la journée, et on espère que cette situation où la FSU ne se retrouve pas signataire avec ses partenaires de transformation sociale ne se reproduira pas. Voilà, c’est dit.

A présent, prenons appui sur cette mobilisation qui a compté, qui a permis l’expression de la colère des personnels, et également le soutien de la population, ce qui est un atout indéniable. Et poursuivons en construisant les résistances, en défendant notre modèle social, en développant les solidarités.

Devant nous, il y a la réforme de la FP et le dossier des retraites. L’avenir de la FP nous concerne parce qu’en tant que fonctionnaires, nous jouons notre peau : mais il nous concerne aussi en tant que citoyens, comme tout le reste de la population, comme c’est le cas pour les retraites, car il s’agit de défendre un système qui repose sur la solidarité : oui, c’est le modèle social que nous devons défendre.

Le syndicalisme doit fédérer tous ces mécontentements, en montrant que le dénominateur commun à toutes les colères aujourd’hui, c’est la justice sociale : c’est aussi ce que nous portons quand nous défendons les SP, facteurs d’égalité entre les citoyens. C’est un des leviers pour rassembler et construire l’opposition à ce gouvernement.

Nous devons donc mener plusieurs batailles :

d’abord, mener campagne en défense des SP à destination des usager-es et mobiliser les agents contre le projet de loi sur la FP
mais aussi, prendre une part active à la construction d’une mobilisation interpro sur le dossier des retraites avec toutes les OS qui le veulent.

Dans cette période complexe et contradictoire, comme je l’ai dit au début, et malgré les difficultés que ça entraîne, il n’est pas question d’attentisme ou de retrait pour la FSU, au contraire : c’est le moment de s’engager et de fédérer bon nombre de mécontentements pour rassembler et porter nos alternatives à la politique Macron.

Et cette posture combative sera aussi un plus pour gagner les élections.