Elle s’appelait Christine Renon.

Le 21 septembre, Christine Renon, directrice d’école en Seine St Denis, s’est suicidée. Notre collègue a expliqué dans une lettre les raisons de son acte dramatique : épuisement, injonctions multiples, tâches chronophages… Et le tout soumis à une pression hiérarchique toujours plus grande. La gestion managériale de l’École est à l’œuvre depuis plusieurs années mais elle s’est renforcée sous le ministère Blanquer. Le libéralisme à l’École ne veut voir qu’une seule tête, qu’une seule méthode pédagogique d’apprentissages. Les collègues se voient imposer les évaluations en CP-CE1 et en 6ème, les résultats orientés doivent servir à appuyer les réformes Blanquer, le socle commun, le tri social et l’absence de démocratisation scolaire. Notre sinistre ministre a affirmé sa compassion plusieurs jours après le suicide et a présenté ses pistes : mettre en place un statut de directrice·teur d’école et relancer les établissements publics des savoirs fondamentaux, visant à manager les écoles. Pour celles et ceux qui en doutaient encore, le mépris est bien une marque de fabrique de ce gouvernement et le dialogue social une chimère. Dans le même temps, le président des riches explique que les enseignant.es devront travailler davantage pour payer leur retraite. Aucun commentaire sur la dégradation de nos conditions de travail, la pénibilité toujours plus accrue de nos métiers ainsi que leur perte de sens.
Ce gouvernement fait du démantèlement des services publics et de l’École un de ses alpha et oméga. Pour le rendre plus efficient, il supprime les commissions paritaires et rogne sur les droits des représentant.es syndicaux. La riposte syndicale est urgente. La FSU doit prendre ses responsabilités et être motrice de la mobilisation. L’École Émancipée porte la nécessaire lutte, intersyndicale, avec les personnels, les parent·es d’élèves pour contrer les projets Blanquer. Pour que Christine Renon ne soit pas oubliée, il est de notre devoir de nous opposer au rouleau compresseur libéral sur l’École.
La question des mobilisations se pose donc et avec elles, leur configuration : éducation nationale stricto sensu, Services Publics, interpro. Il est urgent de se poser cette question et d’y répondre car la création du rapport de force est primordiale si l’on veut stopper toutes les régressions que nous subissons et celles à venir.