Judith Fouillard : Intervention générale

J’ai le sentiment qu’on s’est déjà dit les choses de cette façon lors du CDFN de janvier : la période n’est pas simple, la campagne électorale se déroule dans un climat nauséabond et sous des auspices plus que défavorables aux salarié-es.

Pourtant, l’exigence de se faire entendre, syndicalement parlant, est toujours aussi nécessaire.

Et cette campagne est l’occasion de s’adresser aux différents candidats et candidates : nous avons travaillé à mettre en forme et à rendre publique ce que nous portons pour les services publics et la fonction publique dans la période.

Mais, au-delà, il faut poursuivre sans relâche sur le terrain de la défense des droits sociaux et mettre en avant les questions de solidarité et d’égalité.

Parce qu’il n’y a pas de temps mort pour l’expulsion des sans-papiers, pour la gestion inhumaine des migrant-es, pour la répression des militant-es accusé-es de délit de solidarité, pour la répression contre les militant-s, les jeunes de lycées, etc.

Alors oui, il faut aussi se mobiliser.

Contre les violences policières.

Et évidemment, il faut se mobiliser pour la défense des services publics.
Et aussi se mobiliser pour le climat

Il y a des cadres qui existent : intersyndicaux, ou autres comme VISA ou ATTAC, …

Nous y sommes engagés comme dans la campagne « Nos droits contre leurs privilèges ».

Il y en a d’autres qui sont plus atypiques, comme pour la Marche du 19 mars.

Et, on va se le dire tranquillement, certaines décisions peuvent laisser perplexe :

  • le fait de rechigner à rejoindre certains appels, à œuvrer pour obtenir un autre arc de signataires, qui a certes amené la CGT à signer pour la Marche du 19 mars, mais n’empêchait aucunement de rejoindre la version publique en 4 points de l’Appel des Familles.
  • le fait de ne pas publier un autre appel parce que le cercle des signataires est trop restreint. Je pense ici à l’adresse Fonction Publique qui ne paraîtra pas parce que CFDT et UNSA n’en sont pas alors que nos 3 autres fidèles partenaires y étaient favorables…
  • le fait de ne pas répondre favorablement à VISA, de ne pas jouer le jeu de la construction collective par amendement du texte parce qu’on considère que cela ne relève pas des prérogatives de VISA de lancer une initiative pour le 1er mai…

    Si j’évoque ces dossiers, si nous avons tant insisté pour avoir des appels, c’est qu’il ne s’agit pas pour nous de « postures » ou de « faux débats », c’est qu’il faut que sur ces sujets la FSU s’engage toujours plus pour ne pas regarder la catastrophe annoncée se produire.

Alors oui, ces trois exemples nous laissent plus que perplexes ! Et c’est peu de le dire.

Ce n’est pas comme si on était dans une période particulière où l’idée même que la candidate du Front National soit au deuxième tour de l’élection présidentielle, voire puisse sortir vainqueur de cette élection, était envisageable…

Il serait bien qu’on avance sur un certain nombre d’écueils qui semblent exister et qui mettent des freins (assez incompréhensibles pour certaines et certains d’entre nous) à notre engagement collectif.

Par ailleurs, sans vouloir jouer les oiseaux de mauvaise augure ou sans mettre un crédit exceptionnel dans les instituts de sondage, il semblerait que nous nous retrouvions, après les élections des mois de mai et juin, avec un gouvernement quelque peu défavorable aux salarié-es, avec des remises en cause annoncées d’un certain nombre de droits, tout ça dans le cadre de politiques qui peuvent aller de libérales à très, très libérales, de choix économiques qui peuvent aller de austéritaires à très, très austéritaires.

Alors la question de l’unité va se poser à nouveau.

Et il faudra retrouver l’unité la plus large possible (et pour l’instant, ce ne sont pas les OS dites de lutte et de transformation sociale qui refusent cette unité), il faut donc retrouver cette unité avec la CFDT et l’UNSA pour citer les principales, il faudra s’appuyer sur l’unité qui existe de puis de longs mois maintenant avec les OS avec lesquelles on s’est retrouvé dans les bagarres contre l’ANI et la loi trvail par exemple, avec notamment la CGT et Solidaires,qui mériterait d’être pérennisée par des initiatives de mobilisation communes