Le SNU-TEFI en congrès extraordinaire

Le dernier congrès « ordinaire » s’était tenu fin 2013.

L’année 2014 s’annonçait particulièrement importante avec, au programme, élections politiques (municipales et cantonales), élections professionnelles dans les fonctions publiques, réforme territoriale…

Ces différentes échéances ayant un impact fort sur notre action et notre vie syndicale, il avait donc été décidé de convoquer un nouveau congrès qui analyserait la situation nouvelle, en tirerait les conséquences tant d’un point de vue organisationnel que revendicatif.

Les évènements qui se sont déroulés ces derniers 18 mois ont conforté la nécessité de cette initiative : implantation certainement durable du FN dans le paysage politique français, résultats inquiétants aux élections professionnelles pour le syndicalisme « de lutte et de transformation sociale », d’où la Fédération et le SNU-TEFE ressortent fragilisés, avec – cerise sur le gâteau – une crise dans la CGT qui brouille un peu plus encore les perspectives d’avenir pour une évolution du paysage syndical ; ajoutons à cela les conséquences néfastes de la politique Hollande / Valls pour le monde du travail, la réforme territoriale dont on ne mesure peut-être pas encore tous les effets négatifs…

Pourtant, le congrès de Murol (27/29 mai) n’a pas fait le plein en terme de participation. Il s’agit là d’un révélateur – parmi beaucoup d’autres – des difficultés que rencontre le mouvement syndical à fonctionner dans un cadre inter professionnel quand adhérent-es et militant-es se démènent, parfois s’épuisent dans leur service ou leur entreprise, constatent l’éparpillement des forces et la faiblesse actuelle du syndicalisme français.

C’est dans ce contexte globalement dégradé (avec un manque de perspectives proches en matière de recomposition syndicale) que les congressistes se voyaient proposer de poursuivre « l’aventure TEFI » dans sa configuration actuelle (les possibles modifications structurelles du syndicat n’étant pas le premier choix du secrétariat) et avaient à débattre principalement sur :

✓ La défense du Service public menacé et victime de la double agression du patronat et du pouvoir en place, dans nos champs d’intervention

✓ L’affirmation d’orientations alternatives en matière de politiques de l’emploi

✓ L’analyse des conséquences de la réforme territoriale dans nos secteurs.

Ils avaient aussi à débattre sur les outils syndicaux pertinents (recherche permanente de l’unité syndicale), sur le développement du syndicalisme de lutte, l’élaboration de politiques alternatives en lien avec le mouvement social et politique.

Enfin, se posaient les questions d’un meilleur fonctionnement du SNU TEFI, le syndicat ayant toujours des difficultés à stabiliser une équipe nationale qui aurait les moyens d’impulser, de mener débats et actions sur les sujets communs à ses trois secteurs (ministère du travail, Pôle emploi, missions locales), et d’assurer une présence plus importante et régulière dans les instances fédérales.

Et puis bien sûr, se pose aussi la question de la préparation du congrès FSU, souvent affaire de trop peu de camarades.

Après que le congrès ait procédé à un toilettage fastidieux, mais néanmoins nécessaire, des statuts, deux camarades mahoraises de la DIRECCTE ont présenté aux congressistes la situation de discrimination dont sont victimes les personnels à Mayotte.

À compétences et responsabilités identiques, les personnels sont largement moins payés que leurs homologues de métropole et des autres DOM.

Celles et ceux qui devraient relever d’une grille de catégorie A sont tout juste en fond de grille de la catégorie C ! Une motion visant à agir pour que cesse cette injustice a été votée à l’unanimité du congrès.

Un autre moment fort de ce congrès fut l’adoption à l’unanimité d’une motion visant à rappeler l’attachement du SNU TEFI aux règles fédérales de prises de décision. Pour le SNU TEFI « remettre en cause la majorité qualifiée de 70 % (…) serait un signal terrible adressé aux petits syndicats nationaux comme le nôtre en remettant en cause, de facto, notre représentation au sein de la fédération ».

Enfin, avant que les congressistes ne se quittent, un vibrant hommage a été rendu à deux camarades qui ont fortement compté dans notre syndicat et qui vont bientôt faire valoir leurs droits à la retraite : Noël Daucé et Eric Planchette.

Je tiens, à titre personnel, à saluer encore une fois mes deux camarades, compagnons de luttes depuis des années et grands artisans de notre réussite collective au SNU TEFI. ●

Emmanuel M’hehdbi