Le congrès des 20 ans du SNUipp-FSU

Le SNUipp tient son congrès du 11 au 14 juin à St. Malo. C’est l’occasion de s’arrêter sur ce qui a fait l’activité
du syndicat durant ces dernières années, sur la posture
et la ligne qu’il a développé. Un moment aussi pour repositionner au mieux le SNUipp pour l’avenir.

La dernière année sous la présidence de Hollande n’aura pas permis une réelle rupture avec les politiques précédentes. Dans l’éducation, malgré quelques mesures et annonces dans le 1er degré qui risquent d’être plombées par le contexte budgétaire, la loi Peillon n’assure pas les ruptures indispensables avec la période précédente et tient plutôt de l’aménagement de l’existant. Le SNUipp-FSU doit aujourd’hui dire que cette politique éducative ne porte pas d’élan de démocratisation et que d’autres orientations sont nécessaires pour répondre aux enjeux de réussite de tous les élèves et aux revendications des personnels.

L’année a été marquée par la réaction massive du milieu sur la seule mesure qui a été perçue dans la réforme, celle des rythmes, qui a générée un sentiment d’alourdissement de la charge de travail et d’intrusion plus forte des municipalités. La majorité de la direction du SNUipp n’a pas su organiser la riposte. Et le succès de la grève du 12 février montre bien qu’il y avait une nécessité d’une bataille nationale pour forcer le gouvernement à bouger vraiment.

Il faut se démarquer d’une forme d’accompagnement de la politique gouvernementale et retrouver une posture offensive, développer un syndicalisme capable de s’opposer, de proposer et de redonner confiance aux personnels, en actualisant son projet de transformation de l’école par un syndicalisme de transformation sociale.

Les trois thèmes du congrès

Ces thèmes seront l’occasion d’aborder tous les aspects du syndicalisme que nous développons. Voici ce qui nous semble être les questions essentielles.

– Le thème 1 traite des questions éducatives et pédagogiques, de la formation, avec un second volet concernant l’école et ses partenaires.
S’il apparaît nécessaire de renforcer la caractérisation de la politique éducative, le congrès devra également être à même de porter une analyse sur les politiques en œuvre afin de pouvoir réaffirmer son propre projet pour l’école et les élèves.

Les questions liées à la formation des enseignants resteront prégnantes lors de ce congrès et nous devrons pouvoir affirmer que la réforme mise en œuvre par le ministre Peillon n’est satisfaisante ni sur la forme, ni sur le fond.
La deuxième partie du thème abordera deux questions essentielles, l’une récurrente sur la direction et le fonctionnement de l’école avec en toile de fond permanente l’aspect de l’organisation structurelle de l’école publique, l’autre plus récente et en lien avec la réforme des rythmes scolaires sur les projets éducatifs de territoires et la place des collectivités territoriales dans les politiques éducatives.

La question des rythmes devra être approfondie, après une année où ce sujet aura bien occupé le syndicat, les militants et les collègues à tous les niveaux.
Le SNUipp devra pouvoir avancer plus concrètement dans son projet car l’année à venir risque d’être encore grandement consacrée à ce dossier.

– Le thème 2 traite principalement des droits des personnels, enseignants et non enseignants.
Il verra revenir la question des rémunérations et de l’accès des enseignants du premier degré à la hors-classe. Il devra aborder également l’émergence d’une nouveauté : la création d’une indemnité pour toutes et tous ressemblant à l’ISOE du second degré (au-delà de nos revendications traditionnelles dans le cadre FSU, de hausse du point d’indice et d’attribution de points pour l’ensemble des fonctionnaires).
Cette problématique est d’autant plus d’actualité qu’elle sera un des sujets abordés dans le cadre des discussions ouvertes par le ministère de l’Education nationale sur les rémunérations des personnels.

– Le thème 3 aborde globalement la question du syndicalisme aussi bien dans ses aspects de fonctionnement interne et d’orientation que dans ses interventions dans le mouvement social, à tous les niveaux.
C’est cette partie-là, qui sera déterminante pour l’orientation à venir du syndicat, notament en ce qui concerne sa conception du développement d’un syndicalisme à vocation majoritaire. Nous devrons pouvoir y renforcer la conception d’un syndicalisme de lutte et de transformation sociale, avec comme fil rouge la question de l’unité qui devra être possible avec tous ceux qui y sont prêts, sans exclusive.
Gageons que les éléments de débats riches et souvent critiques de la part des sections départementales ces derniers temps seront à même de donner une orientation offensive et dynamique pour les années à venir ! ●

Judith Fouillard