La France à Sarko : riche en pauvres !

La toute dernière étude de l’INSEE vient de tomber : elle confirme
le nombre élevé de pauvres
en France, en augmentation.
A l’autre bout de l’échelle,
les riches sont encore plus riches. Une tendance qui ne date pas
d’hier mais qui s’est amplifiée
en Sarkozie.

Le 15 juin dernier, la FSU et Solidaires ont organisé un colloque sur la pauvreté et la précarité qui a fait apparaître la corrélation très forte entre le développement des précarités et ce qui constitue la pauvreté. Si celle-ci est très souvent abordée d’un point de vue statistique, il apparaît qu’elle se caractérise par des situations très variées selon la structure sociale des individus et les territoires où ils évoluent.

Depuis, les chiffres du chômage au mois de juillet ont confirmé que son augmentation, due à la crise, joue un rôle réel dans l’émergence de la pauvreté. La dernière note de l’INSEE du 30 août 2011 confirme, s’il en était besoin, le caractère éminemment inégalitaire de notre société. Le nombre des pauvres a franchi en France en 2009 un nouveau record pour atteindre le chiffre de 8,2 millions de personnes (+337 000 par rapport à 2008) tandis que le niveau de vie médian des Français est resté bas, s’élevant à 19 080 euros annuels, soit 1 590 euros par mois. Pour une personne seule, le seuil de pauvreté s’établit à 954 euros mensuels.

Les revenus les plus faibles
diminuent, les plus élevés
augmentent…

De fait, l’envolée du chômage, dont les dernières statistiques, comptaient 2,756 millions demandeurs d’emploi de la catégorie A, mais 4,7 millions si l’on prend en compte l’ensemble des catégories de demandeurs d’emplois (dont les demandeurs d’emploi effectuant des missions courtes ou précaires), contribue à grossir le nombre des personnes pauvres. Et le nombre de travailleurs pauvres augmente lui aussi : 20 % des salariés perçoivent le Smic, ou moins, et sont touchés par le tassement de leur niveau de vie.

Etant le plus souvent l’apanage des femmes, les emplois à temps partiels ajoutent à cette réalité une lecture sexuée des inégalités, . Les jeunes, qu’ils soient éligibles ou non au RSA, constituent aussi une catégorie fortement touchée par la précarité et son corollaire, la pauvreté.

Concrètement, être pauvre aujour­d’hui, ce n’est pas seulement la pauvreté économique. En France, 7 % des ménages ne peuvent maintenir leur logement à bonne température, 10 % recevoir des amis, 11 % ont un logement bruyant. De même, on ne vit pas de la même façon à Paris qu’en milieu rural avec 954 euros. Nous mettons régulièrement en évidence dans notre revue que pauvreté économique rime avec pauvreté scolaire, à cause d’un système éducatif français qui reproduit largement les inégalités scolaires selon les milieux sociaux.

Une étude de l’ONPES (1) montre que la précarité économique multiplie par deux le risque d’isolement : si l’on est en situation de pauvreté, l’exposition à l’isolement est forte dès trente ans alors qu’en moyenne nationale, les risques ne sont significatifs qu’à partir de quarante ans. Si elle s’ajoute à une situation de handicap, la pauvreté multiplie par trois le risque de solitude, par deux si elle intervient dans une situation de divorce ou de veuvage.

Une politique économique
et sociale désastreuse

La politique économique et sociale de Sarkozy depuis 2007 a fortement amplifié les inégalités. Les réductions parfois drastiques des aides sociales (les allocations comme le RMI ont baissé), les choix macro économiques qui plombent toute possibilité de reprise et qui pèsent sur l’emploi, la dénonciation politicienne de l’assistanat, sont la marque d’une droite dure avec les pauvres et bien complaisante avec les riches.

Le RSA, qui devait soi-disant régler le problème de la valorisation pécuniaire au moment du passage à l’emploi, est un échec.

Le nouveau plan d’austérité fraîchement adopté ne pourra qu’amplifier les inégalités, développer des poches de pauvreté en excluant encore un peu plus des travailleurs pauvres des mutuelles santé pour ne prendre que cet exemple.
Dans le même temps, les niches fiscales coûteuses et improductives sont maintenues. Et, cerise sur le gâteau, au moment même où chômage et pauvreté augmentent, les plus riches bénéficient du nouveau cadeau fiscal dû à la refonte de l’ISF. Alors qu’ils toucheront encore le bouclier pour 2012 ! ●

Springsfields Marin

Pour en savoir plus : http://www.inegalites.fr/

1) Observatoire national de la pauvreté
et de l’exclusion sociale.