Bulletin Motivé(E)s n°5 des enseignants du collège de Nangis (77)

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Depuis le début de l’année 2012, l’éducation est au coeur du débat public et les propositions du président sortant dessinent déjà en creux les contours de l’école que nous combattons depuis 10 ans avec détermination. Fin programmée du collège unique, dispositif ECLAIR (3 collèges dans le 77) où les chefs d’établissements recrutent eux-mêmes leurs professeurs, massacre de la formation des jeunes collègues, généralisation autoritaire du livret de compétences, allongement prévue de notre temps de service et suppressions massives de postes alors que les effectifs augmentent partout, sont depuis plusieurs années, notre menu quotidien. Cette école de la sélection sociale, libérale et antidémocratique, où nous ne sommes plus des collègues à égalité mais des concurrents, où les élèves des beaux quartiers et les enfants du peuple ne se fréquentent plus doit être combattue. Attachés au service public, notre lutte a déjà permis de repousser provisoirement le dangereux décret sur l’évaluation par les chefs d’établissements. Contre tous ceux qui affirment que la grève ne sert à rien, une preuve éclatante vient d’être faite : la lutte collective paie ! Il faudra d’ailleurs s’en souvenir à l’avenir et être offensifs ! Nous voyons sous nos yeux, dans notre collège, les dégâts d’une telle politique avec des classes qui restent sans professeur durant des semaines, des contractuels de plus en plus nombreux et payés avec plusieurs semaines de retard et la folle logique de la baisse des heures-postes faussement compensées par la hausse des heures sup qui continue. Il n’y a qu’à voir notre DHG : la hausse des effectifs prévus l’an prochain n’est pas compensée par un nombre d’heures suffisant et des choix (charger les classes de 6ème ou de 3ème ???), ne satisfaisant personne, doivent être faits. Le CA, élu démocratiquement, n’a même pas été consulté avant la remontée de la répartition au rectorat le 10 février. Comme avec le LPC, le ministère cherche à passer en force! Nous avons pourtant des moyens d’agir ensemble : refuser toute heure sup au-delà d’une heure, alerter les parents et nous mobiliser à leurs côtés sur la question des remplacements et des effectifs. Ce qui est terrible c’est la douce résignation qui semble parfois s’installer chez certains. L’histoire devrait pourtant leur enseigner que ce n’est qu’ensemble que nous sommes plus forts, que les grandes avancées n’ont été gagnés que par la lutte collective. Un autre projet pédagogique et éducatif existe, chacun peut lui apporter sa pierre. Le SNES, actuellement en congrès, n’appartient qu’à ses adhérents. Défendre un vrai projet pour l’école c’est pour nous réclamer la titularisation des précaires, l’embauche massive de professeurs bien formés et pré-recrutés, le rétablissement d’une vraie carte scolaire, la hausse des salaires de 200 euros pour tous, des effectifs raisonnables dans nos classes (24 en collège et 30 en lycée max), des moyens supplémentaires pour travailler en équipe, la défense d’une culture commune exigeante et non l’imposition d’un socle minimum. L’école de l’égalité c’est aussi affirmer que tous les élèves peuvent réussir, mettre fin à la hiérarchie entre établissements et à la culture de l’évaluation permanente des élèves et des personnels. L’école émancipatrice de nos voeux c’est celle qui permet à chacun de s’élever et t’entrevoir au-dessous de l’ordre injuste actuel la possibilité d’un ordre social où l’égalité règnerait dans tous les domaines. Le SNES est prêt au débat sur ces questions et au combat, avec vous, pour faire prévaloir ces choix.

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