Séisme au Japon et accident nucléaire : dénoncer les risques et débattre des choix

Il faut arrêter la folie nucléaire !

Eau potable contaminée, eau de mer chargée d’iode radioactive (1.800 fois la norme) qui met en péril l’activité de milliers de pêcheurs, des dizaines de milliers de personnes (200.000) évacuées dans un rayon de 20 kms, enfin des « liquidateurs » gravement irradiés. Nous sommes loin des affirmations « rassurantes » d’Anne Lauvergeon (patronne d’Aréva) qui déclarait, 3 jours après la catastrophe de Fukushima, au JT de France 2 « qu’on avait à faire à une catastrophe naturelle et non pas nucléaire au Japon, quelque chose de connu, de classique ».

Ce qui se passe à Fukushima est d’une extrême gravité et remet en cause des décennies d’hypocrisie et de mensonges des partisan-es du nucléaire !

Ce qui se passe au Japon pourrait se passer à tout moment dans un des 340 sites mondiaux, et plus particulièrement en France : avec ses 19 sites et ses 58 réacteurs, la France est le 2ème parc nucléaire du monde. Le danger nucléaire est réel, contrairement à ce que racontent à longueur de journée les JT de TF1 dont le patron (Bouygues) est chargé de la construction du « sarcophage » de Tchernobyl et du site de Flamanville. Déjà, en 1999, suite à une tempête (encore une catastrophe naturelle « imprévisible »), la centrale nucléaire du Blayais (en Gironde) est tombée en panne sans que personne ne soit informé ! La centrale du Tricastin (à Bollène, Vaucluse) a déjà connu un accident le 8 juillet 2008, 30 m3 d’une solution contenant de l’uranium se déversant en partie dans les rivières environnantes. La centrale de Fessenheim, dont la durée de vie était fixée à 30 ans, a été prolongée de 10 ans. Et des convois de déchets radioactifs en direction de la Hague traversent clandestinement certaines régions françaises.

Suite à une campagne du réseau « Sortir du nucléaire », EDF a été obligé d’admettre qu’il y avait des anomalies génériques sur 19 réacteurs.
Alors que le gouvernement japonais reconnaît ne pas maîtriser la situation, et que des manifestations se développent en Allemagne, nous devons aussi nous mobiliser. Les directions syndicales, qui pour le moment sont à l’écart des mobilisations unitaires, doivent prendre leurs responsabilités et s’engager résolument dans le combat pour sortir du nucléaire.

Voici le communiqué de presse du réseau « Sortir du nucléaire » du 13 mars 2011 :

Fusion en cours et risque d’explosion sur un deuxième réacteur de la centrale de Fukushima – des conséquences gravissimes !

Selon nos dernières informations, après le cœur réacteur n°1, ce serait au tour du cœur du réacteur n°3 de la centrale nucléaire de Fukushima d’entrer en fusion et de risquer l’explosion.

Suite à la défaillance des systèmes de refroidissement, les barres de combustibles, qui mesurent 3,71 mètres, seraient découvertes sur une hauteur de 3 mètres !

D’ores et déjà, la radioactivité atteint un niveau 400 fois supérieur à la normale à la préfecture de Miyagi, distante de 80 km !

Les conditions étaient réunies pour une fusion du cœur… d’autant plus que ce réacteur fonctionne au MOX, un combustible extrêmement dangereux à base de plutonium, qui entre plus facilement en fusion que les combustibles classiques. La toxicité de ce radioélément est redoutable : il suffit d’en inhaler une particule pour développer un cancer du poumon.

C’est une catastrophe majeure qui se profile, alors même que l’agence météorologique japonaise annonce que des répliques séismiques sévères sont à craindre dans les prochains jours !

Le Réseau « Sortir du nucléaire » rappelle que 20 des 58 réacteurs nucléaires français fonctionnent également avec du MOX, sur les sites de Gravelines, Dampierre, Blayais, Tricastin, Chinon et Saint Laurent.

Il est urgent de sortir de la folie nucléaire !