Note de vie scolaire : désobéir.

La note de vie scolaire (NVS) n’est pas évoquée dans le cahier 1. Dans le cahier 2,on trouve une analyse qui rappelle l’opposition du SNES à cette mesure. S’il est juste de montrer que les problèmes censés être résolus par l’instauration de la NVS ne le sont pas, s’il est vrai que la mise en place de la NVS alourdit et dénature les missions des CPE et des professeurs principaux, s’il est facile de pointer les incohérences de cette mesure après un trimestre de fonctionnement, s’il est pertinent de craindre des tensions inutiles entre élèves, parents et professeurs, le syndicat ne peut en rester là.
Même avec des critères objectifs, même avec un barème national, même si on avait réussi à “rétablir la paix dans les établissements scolaires”grâce à elle, la NVS doit être rejetée comme ce qu’elle est : une mesure réactionnaire et démagogique. Que l’on garde en tête une idée simple : nous sommes des éducateurs. Les sanctions, quand elles sont nécessaires, doivent donc avoir un caractère éducatif; caractère dont la NVS est dépourvue.
Les défenseurs de la NVS sont les mêmes qui s’imaginent qu’il suffit que les élèves se lèvent lorsque le professeur entre en classe pour qu’enfin, comme par magie, respect des maîtres et goût de l’effort redeviennent la norme indiscutée. Il est même un candidat président qui propose que l’on hisse le drapeau tricolore chaque jour dans les écoles en même temps qu’une candidate propose « si besoin » un encadrement militaire dans des « centres éducatifs renforcés » pour les jeunes délinquants. L’air du temps serait-il au retour des adjudants et de la note de gueule? Il faut espérer que non et appeler à un sursaut de nos professions pour refuser de cautionner cette régression idéologique.
Pour l’heure, le syndicat ne doit laisser les collègues ni dans le doute ni dans la crainte. Organisons une campagne nationale de désobéissance professionnelle de refus de proposer une NVS (que l’on soit professeur principal, professeur ou CPE). Disons clairement aux collègues que le SNES les soutiendra en cas de pression de la hiérarchie. Ce que nous avons en partie réussi avec le dispositif de remplacement De Robien, nous pouvons le refaire avec la NVS.
On peut lire dans le cahier 2, qu’il « sera toujours temps d’ajuster notre stratégie au 3ème trimestre ». Mieux vaut ne pas trop attendre et compter sur nos propres forces plutôt que sur une éventuelle alternance politique.

Jean Pilloy
S1 collège Edmond de Goncourt Pulnoy