Lutte mondialisée dans un salon de beauté

Notre camarade et ami Sylvain Pattieu sort un nouveau livre ce mois-ci sur le même modèle que celui qu’il avait fait sur les ouvriers de l’usine automobile d’Aulnay-sous-Bois.

Cette fois, c’est la lutte de sans-papiers travaillant dans un salon de beauté qui a attiré son attention, non loin de chez lui, dans le 10e arrondissement de Paris.

Ces femmes venues de Côte d’Ivoire ou de Chine, se sont retrouvées soudainement abandonnées par leur patron, parti sans laisser d’adresse et sans leur payer les mois de salaires qu’il leur devait.

Malgré les tentatives d’intimidation et la peur de la reconduite à la frontière, elles se sont lancées dans un mouvement inédit, occupant leur lieu de travail, rouvrant la boutique pour leur propre compte tout en réclamant leur régularisation.

L’histoire est connue, du fait d’une couverture médiatique minimale, favorisant une issue finalement heureuse et ouvrant la voie à d’autres luttes similaires dans le même quartier.

Mais au-delà de cet aspect militant, c’est à ces vies de migrantes, méconnues, que Sylvain Pattieu restitue avec talent leur épaisseur. Des vies faites d’espoirs déçus et de misère, de solitude et de solidarité mais aussi de grandeur et d’humanité et qui sont comme la face cachée de la mondialisation. ●

Stéphane Moulain