Jeunesse au pluriel

La jeunesse est devenue une quasi catégorie sociale. Elle fait l’objet
de discours multiples et contradictoires.
Entre 18 et 30 ans, avant l’insertion dans « la vie »,
les ressemblances l’emporteraient sur les différences. La massification scolaire des années 60-70 aurait produit une frustration des jeunes générations et unifié la jeunesse dans son refus
de l’ordre établi. Mais les parcours scolaires sont restés profondément marqués socialement. Et la crise a accru les différenciations sociales. Ce sont les jeunes des classes populaires qui ont vu leur situation se dégrader le plus. La crise a aussi déchainé
un discours de peur sociale de ces « nouvelles classes dangereuses », voire émeutière, et inspiré
des politiques répressives ciblées contre les jeunes
des quartiers populaires.
Divisée socialement elle
l’est aussi politiquement
et si la gauche est encore majoritaire, le vote Front National a fait un bond inquiétant.

Il reste que les mobilisations contre l’ordre libéral,
de Madrid à Québec, en passant par le CPE,
ont vu la jeunesse en première ligne et qu’une aspiration à des modes de vie communs se développe. Elle s’exprime sur les objets (téléphone, informatique) mais plus profondément
par une approche plus libre et plus égalitaire
des relations humaines
et de la sexualité. De quoi inquiéter ce vieux monde !