Des droits à faire respecter, d’autres à gagner !

Les politiques d’austérité plongent la France et l’Europe dans la récession, accélèrent les reculs sociaux (protection sociale, services publics, droit du travail…) et font le lit de la xénophobie et de l’extrême droite dans nombre de pays européens.

Face à une des rares promesses électorales de Hollande sur les droits en passe d’être respectée, le projet de loi sur le mariage pour toutes et tous, on a pu voir très concrètement samedi 17 novembre que les forces de la réaction s’organisent et sont à l’offensive pour l’empêcher et au-delà contre l’égalité des droits.

Réunir plus de 100 000 manifestants, sans l’implication pratique dans la mobilisation de l’appareil et des forces militantes de l’UMP, montre qu’un courant social réactionnaire très significatif veut en découdre avec le gouvernement.

Prenons garde que la question mise aujourd’hui en avant ne remplisse pas la même fonction que celle de l’école privée en 1984. Les ingrédients sont là avec une gauche gouvernementale qui n’est pas sûre d’elle et une bataille idéologique qui, si elle a bien évolué ces dernières années en faveur de l’égalité, n’est pas définitivement gagnée dans un contexte social très difficile.
Le mouvement syndical doit très vite réaliser ce qui est en jeu et être un élément moteur dans la mobilisation à organiser très rapidement. Déjà la réaction annonce une manifestation nationale le 13 janvier. L’inter LGBT appelle à la mobilisation le 16 décembre.

D’autres promesses électorales, comme le droit de vote accordé aux étrangers ou la lutte contre le contrôle au faciès, sont abandonnées. Le droit de vote pour tous serait une avancée symbolique de la démocratie et permettrait que chacun-e se sente partie prenante de la société.

Et à cela se rajoute la poursuite des expulsions de bidonvilles, sans solution de relogement des familles, qui ne font qu’aggraver la précarité et stigmatiser les plus pauvres.

A l’école, la question de la scolarisation de tous les enfants et particulièrement celle des enfants Roms aujourd’hui revient en boomerang comme une des formes les plus violentes du non respect de l’égalité des droits. La ségrégation est l’une des pires formes de discrimination et une violation grave des droits des enfants concernés. Cette situation perpétue la marginalisation des Roms en Europe et se traduit par une éducation de moindre qualité et par la persistance des préjugés contre les Roms.

Il en est de même avec l’immigration. Aucun geste n’a été fait en direction des sans-papiers. Les premiers échos de la future circulaire de régularisation ne sont pas bons. De nombreuses familles et jeunes scolarisés resteront ainsi dans l’illégalité. Le 18 décembre, à l’occasion de la journée internationale des migrants, partout en France, des rassemblements et des manifestations seront organisés pour demander le respect et l’égalité des droits pour tous, au travail comme durant les études.

Et à Notre-Dame des Landes, des militant-es se font matraquer alors qu’ils ne font que résister pacifiquement. Aurore Martin a été arrêtée puis extradée vers l’Espagne et cela au mépris des promesses maintes fois répétées…

Pour contraindre le gouvernement à respecter ses promesses électorales, cesser ses conduites scandaleuses et imposer de nouveaux droits pour la société, il faut construire une mobilisation très large dans laquelle le mouvement syndical, dont le SNUipp et la FSU, doit prendre toute sa place.