Un pacte pour le service public

Les États généraux du service publics (EGSP) réunis à Orly les 29 et 30 janvier ont été un indéniable succès. Plus de deux cents participants : une centaine représentant les collectifs locaux sur plus de 50 départements, des chercheurs et des représentants d’organisation. Notons, pour nous en féliciter, la forte présence de la FSU mais, pour le regretter, très peu de militants de l’EE… De riches débats conclus par l’adoption d’un « pacte » (voir art 965 page 35) !

La qualité de l’accueil par la mairie d’Orly et sa maire – Christine Janodet – avec le soutien logistique du Conseil Général du Val de Marne et son président – Christian Favier – ont permis un travail et une convivialité remarquables. Ils ont aussi permis de faire un premier lien avec les collectivités territoriales engagées dans la défense et la promotion du service public face à la réforme des collectivités locales qui d’une part les étrangle financièrement et d’autre part les prive, par la suppression de la clause de compétence générale et l’interdiction des financements croisés, de leur liberté d’action face aux demandes de plus en plus importante des populations.
La qualité et la disponibilité de celles et ceux que nous avions sollicités pour nous ouvrir les idées et bousculer les neurones : Paul Ariès (la gratuité), Susan George (l’AGCS), Jacques Fournier (l’économie des besoins), Luc Lamprière (le tiers-monde), Anicet Le Pors (le service public du XXIème siècle), André Grimaldi (la santé), Bernadette Groison (l’éducation), Annie Lahmer (la crise écologique), Françoise Castex (l’Europe) et Roland Gori de « l’appel des appels » ont été unanimement appréciées. Chacun dans son domaine, avec sa sensibilité et ses convictions a parfaitement rempli la mission que nous lui avions confiée. Ils ont fait la double démonstration que le service public est bien l’avenir et que les questions qu’il soulève exigent un véritable travail, une véritable mise en débat auprès de la population si l’on veut qu’il apporte des éléments de réponses aux crises (financière, économique, écologique) qui frappent la planète et aggravent les inégalités.
Loin d’en rester à une simple description des attaques et dégradations, les participants ont collectivement accepté de débattre des réponses possibles. Sans nostalgie d’un passé souvent faussement idéalisé, sans faire table rase de conquêtes sociales et d’expériences fondatrices, ils ont, comme l’a fort justement résumé Anicet Le Pors tenté « d’articuler un réformisme de court terme allant dans le bon sens et une alternative de transformation profonde mais que nous ne savons pas encore définir ».
Ce fut particulièrement le cas lors des quatre ateliers, sur les thèmes de l’appel (missions, démocratie, financement, agents) où la qualité des échanges et de l’écoute, la volonté de creuser les questions et d’avancer sans tabous, sans rechercher de polémiques inutiles, a permis de l’avis de tous et toutes des avancées réelles. Tous les participants ont ainsi pu faire part de leurs travaux, de leurs apports.

La suite passe par Bagneux…

C’est donc sur la base de ce véritable travail collectif que le Pacte et la nouvelle « feuille de route » des EGSP ont été adoptés.
Tous et toutes sont reparties « regonflées », bien décidées à les faire vivre tout au long de 2011. La participation au 19 mars pour l’école, dans toutes les académies et la préparation du samedi 2 avril, dans les régions, pour la Santé avec la coordination nationale des hôpitaux et maternités de proximité, en sont les premières étapes. Certains ont profité des élections cantonales pour interpeller les candidates et les candidats.
Mais surtout, en s’appuyant sur la nouvelle et prometteuse mobilisation des collectivités locales qui se battent contre l’asphyxie qui résulte de la réforme des CT et défendent leurs services publics locaux, nous voulons nous tourner vers les populations. En effet, contrecoup positif du danger majeur de remise en cause des SP, beaucoup d’élus se tournent vers leur population pour engager le débat. Nous entendons donc nous saisir d’une telle opportunité, autour des questions non seulement des SP locaux (eau, transport, petite enfance, logement, assainissement, sport, culture, etc.) mais aussi autour des SP nationaux et leur implication dans les territoires. C’est d’ailleurs pourquoi le prochain rendez-vous est pris le samedi 11 juin avec la mairie de Bagneux pour une rencontre nationale de représentants des CT et des délégués des collectifs locaux et des organisations sur cette question des « services publics dans les territoires ».
Dans le même temps, les EGSP s’inscrivent dans les différentes mobilisations qui s’organisent autour du G8 et du G20 (à Dijon, au Havre, à Cannes). Nous ferons entendre les EGSP et soumettrons au débat le PACTE, qui n’a nullement vocation à rester « franco-français ».

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