Pour une FSU combative et engagée contre la politique du gouvernement

Un congrès n’est pas une anecdote : du 9 au 13 décembre, il s’agira au contraire de définir la ligne politique de la fédération pour les trois années à venir, de l’outiller de mandats et de propositions à même d’imposer des alternatives au libéralisme, et pour peser, de l’engager sur le terrain des luttes et des mouvements sociaux. Vaste programme !

Ce congrès se tient dans un contexte politique extrêmement dégradé. Le capitalisme sévit partout, entraînant avec lui des drames humains, des guerres, des réfugié-es climatiques et économiques. L’austérité s’impose en Europe, les gouvernements s’attaquent aux solidarités, les inégalités se creusent au dépens des populations les plus fragiles. En France, la loi Fonction Publique, en s’attaquant au statut et aux missions des agent-es, va affaiblir le rôle des services publics. Le gouvernement accumule les agressions : destruction du droit du travail (initiée par le gouvernement précédent !), recul des droits des chômeurs-ses, loi de destruction de la Fonction publique et maintenant, attaque frontale contre les retraites ! Violence sociale, mais aussi violence d’état : les mouvements sociaux, notamment celui des Gilets jaunes, sont durement réprimés. Les migrant-es sont rejeté-es, les solidaires pourchassé-es. Ce gouvernement criminalise le mouvement social : il cherche à empêcher toute contestation, il détruit les libertés publiques, il réprime, humilie, brutalise, violente.

Pour un syndicalisme qui impose une alternative sociale

Ce congrès doit permettre d’affirmer des objectifs ambitieux pour l’éducation (thème 1) : il nous faut une école pour tous-tes, sans discriminations, qui garantit l’accès aux poursuites d’études, dans une société qui réaffirme la protection de la jeunesse et lui assure un avenir. La défense des services publics et des personnels (thème 2) est un enjeu majeur, c’est un gage d’égalité qui correspond à notre projet de société solidaire. Il nous faudra défendre les droits des personnels, leur statut, leur emploi et leur retraite, malgré le contexte de régressions que nous connaissons. Les alternatives au libéralisme, les questions écologiques, l’égalité femmes/hommes, la lutte contre toutes les discriminations sont des enjeux (thème 3) très forts pour notre syndicalisme de transformation sociale. C’est d’ailleurs ce syndicalisme qu’il faut réaffirmer (thème 4), ancré dans la combativité et engagé dans les luttes, un syndicalisme qui redonne confiance dans l’action collective, dans l’efficacité des AG, de la grève. Mais aussi qui s’interroge sur son rôle et son avenir, et met résolument en perspective l’unification du syndicalisme de lutte et de transformation sociale.

Pour faire gagner la combativité…

L’École Émancipée a cherché, tout au long de l’année écoulée, à favoriser la convergence des luttes, notamment en prenant appui sur la dynamique impulsée par le mouvement des GJ. L’ÉÉ a dénoncé les violences policières durant cette période et oeuvré sans relâche pour que la fédération finisse elle aussi par les condamner. Le syndicalisme, en butte à de nombreuses difficultés, fait face à un gouvernement qui fait pleuvoir les coups et est passé en force sur tous les dossiers. Dans l’acte 2 du quinquennat, il adopte un changement de ton qui – nous ne sommes pas dupes – n’est en rien un changement de cap. Pour l’ÉÉ, la FSU ne doit pas s’engluer dans le « dialogue social », mais plutôt s’atteler à la construction du rapport de force indispensable pour peser. Elle doit s’engager résolument dans l’affrontement. Ainsi, sur la question des retraites, l’ÉÉ se bat pour que la FSU participe activement à la construction d’un mouvement interprofessionnel, dans une dynamique de mobilisations : c’est bien la réforme globale qu’il faut combattre, public et privé ensemble !

…voter et faire voter École Émancipée !

L’ÉÉ s’implique dans le fonctionnement et les débats de la fédération, elle contribue à en définir la ligne pour construire le syndicalisme de lutte dont nous avons besoin. Ces batailles internes, elle les mène au quotidien, au niveau national comme départemental, au sein des syndicats nationaux comme des instances fédérales. Renforcer le poids de l’ÉÉ dans le vote d’orientation est donc une absolue nécessité : une augmentation de notre nombre de voix serait la validation de notre orientation combative, ce qui permettrait aux équipes de l’ÉÉ d’être plus (et mieux) écoutées. Cela impliquerait la fédération plus en avant au sein du mouvement syndical qui s’oppose au gouvernement, en l’engageant dans les mobilisations.
Du 20 septembre au 11 octobre, les militant-es de l’ÉÉ doivent s’emparer du vote interne et en faire un objectif majeur pour l’avenir du syndicalisme de lutte et de transformation sociale que nous défendons, et qui est l’outil essentiel pour rassembler et créer un rapport de forces à même de gagner.

Véronique Ponvert et Denis Thomas