Edito : G 20, G vain

Alors que partout dans le monde, la crise économique et financière n’en finit pas de justifier des mesures anti-sociales et régressives pour les salariés et les citoyens, les chefs d’état et leurs cliques se retrouvent en Corée du Sud pour discuter « gouvernance économique de la planète ». Et c’est dans son nouveau joujou « bling bling » que Sarko part rejoindre à Séoul ses amis du club des 20. Juste après avoir mené à terme son coup de force. Juste après avoir promulgué en pleine nuit et quelques heures à peine après sa validation partielle par le Conseil Constitutionnel, la loi de contre-réforme des retraites. Loi inique qui a mobilisé pendant des mois plusieurs millions de manifestants. Il s’envole. En étrennant « Air Sarko One », nouvel avion présidentiel acquis pour la modique somme de 176 millions d’euros. Faut bien ça s’il veut redorer son blason d’homme d’état en passe de devenir pour un an le président des vingt nations les plus riches de la planète, représentant 90 % de l’économie mondiale !
Faut bien ça pour rivaliser avec Obama et les plus grands de la planète, pour parler mondialisation, pour avancer vers une prétention néo-libérale à tout homogénéiser, pour développer un pouvoir total dans tous les secteurs, qu’ils soient politique, économique, social ou culturel, pour chercher des issues à la crise qui leur profitent encore plus. C’est que la crise n’a fini ses soubresauts. On s’inquiète de la guerre des monnaies où les grands pays industrialisés s’affrontent à coup de dévaluations compétitives pour doper les exportations et freiner les importations… Après la Grèce, on spécule sur l’Irlande et sa possible situation de cessation de paiement…
A chaque fois, ce sont de nouveaux sacrifices imposés aux salariés, aux chômeurs, aux jeunes, aux retraités pour sauver les profits de quelques-uns.
La crise ? Pour qui ? Les bonus des banques américaines n’ont jamais été aussi importants ! Les profits du CAC 40 et les dividendes des actionnaires s’envolent à nouveau. Et pendant que chacun s’accorde à dire, au sortir de ce cirque mondial, que les débats auront accouché d’une souris, les questions essentielles restent toujours sans réponse. Aux oubliettes les affaires d’environnement et d’avenir de la planète ! Et qu’en est-il des conséquences sociales de cette grande crise économique ? Quelles réponses sont apportées en termes de lutte contre la pauvreté dans le monde ? Comment travailler à une meilleure répartition des richesses ?
Des questions sans réponses, évidemment. Sinon celle de donner au FMI des ressources encore plus importantes.
La seule leçon vraiment intéressante à tirer du G vain , c’est bien la nécessité de créer les rapports de force nécessaires pour combattre les politiques néo-libérales mises en œuvre par la classe des tout puissants contre les plus démunis. Et ce, au niveau de la planète ! Le mouvement altermondialiste a de beaux jours devant lui pour réussir à fédérer toutes les énergies dans ce sens.
Si la bataille contre la réforme des retraites en France nous a donné une leçon, c’est qu’il faudra aller vers un véritable mouvement de grève générale, un blocage réel de l’économie pour obtenir satisfaction et gagner sur les revendications portées. A l’échelle mondiale ? Cela paraît peut-être utopique, mais de plus en plus, l’organisation des luttes devra dépasser les frontières de chaque pays. L’année qui vient verra la France accueillir à plusieurs reprises ces rendez-vous de la mondialisation.
Qui sait ce que seront les rebonds dans notre pays de la séquence sociale que nous venons de connaitre ? Qui sait quelle sera l’étincelle qui fera exploser à nouveau la colère du peuple ? L’année 2011 nous donnera les occasions de mener les mobilisations d’ampleur pour combattre cette politique capitaliste, qu’elle soit menée à l’échelle de notre pays ou à celle de la planète. Le 14 novembre 2010.

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