Texte Action EE CAN Juin 2009

CN du Snes des 23 et 24 juin 2009 Texte action Ecole émancipée A l’heure des bilans… L’année scolaire qui s’achève fut jalonnée de mauvais coups : suppressions de postes, réformes imposées sans concertation, mesures régressives, et ce, à tous les niveaux de l’éducation. Les personnels y ont répondu et, dès le 19 octobre, se sont battus pour faire échec à la politique de Darcos. La politique gouvernementale n’a pas frappé que la fonction publique : partout, dans le public comme dans le secteur privé, la destruction de l’emploi va bon train. La dégradation du tissu social engendre des drames, individuels ou collectifs : plans sociaux, chômage partiel, réductions de salaires, licenciements… Le gouvernement tente de rendre la crise responsable de cette situation, mais les citoyens ne s’y trompent pas : la politique globale de Sarkozy, qui repose avant tout sur les inégalités sociales (bouclier fiscal, protection sociale…), s’inscrit dans la logique du libéralisme et est également responsable de la situation économique et sociale dégradée que connaît le pays. C’est aussi une politique ultra sécuritaire qui s’attaque aux droits de la jeunesse, au droit de grève, au droit d’expression, et cherche à réprimer de manière inquiétante les mouvements sociaux. La colère est bien présente Les actions ont été nombreuses, tout au long de l’année, pour dénoncer la politique à l’œuvre et s’opposer à ses effets ; outre les réactions locales propres à chaque entreprise touchée par un plan social, la mobilisation s’est exprimée lors de rendez-vous massifs au plan national (29 janvier, 19 mars) et les Antilles ont connu un mouvement social d’une grande ampleur. Dans l’éducation, le 20 novembre avait déjà connu une participation exceptionnelle, qui n’a pas été démentie lors des actions interprofessionnelles suivantes. Ces actions massives, impliquant de façon exceptionnelle les salariés – public-privé confondus- ont fait la démonstration de la volonté d’en découdre avec ce gouvernement. L’avenir est sombre La situation économique va continuer à se dégrader en automne ; dans la fonction publique, les suppressions de postes sont chaque année plus importantes, et atteindront 34000 l’an prochain. Pour compenser ces restrictions budgétaires, il faudra que les salariés travaillent plus ou que le nombre des emplois précaires augmente, dans de plus mauvaises conditions. Dans l’éducation, les réformes mises en place poursuivent ce double objectif : répondre au besoin d’économies imposées par la RGPP, et rompre avec l’idée d’un système éducatif qui se fixe comme objectif à réussite de tous les élèves… Que faire ? Les deux années qui viennent de s’écouler nous instruisent sur ce qu’il ne faut plus faire : ne donner aucune perspectives à des grèves pourtant massives, exceptionnellement suivies par les personnels, et ne proposer qu’un « rebond » deux mois plus tard, au mieux une journée de grève, ou encore un 1er mai ou un 26 mai décentralisé et désorganisé. Ce type d’action ruine la confiance des salariés en l’action syndicale, et hypothèque gravement les possibilités de mobilisation ultérieure. Alors que les personnels montrent disponibilité et détermination, les directions syndicales semblent appuyer sur le frein et multiplient les atermoiements : nous n’avons rien à gagner d’une telle situation. Dans l’éducation, combattre résolument les réformes Après deux ans de Sarkozysme le doute n’est plus permis : il n’y a rien à attendre de ce gouvernement. De pseudo-dialogue social en mensonges éhontés, Sarkozy-Pécresse-Darcos ont multiplié les attaques, opéré quelques reculs pour gagner du temps, mais leurs réformes restent toujours à l’œuvre. Sur le lycée, le report de la réforme ne doit pas faire oublier les menaces qui sont contenues dans ce projet – l’expérimentation en place notamment nous impose la plus grande vigilance et nous rappelle que le projet n’a pas été abandonné. Le Snes se félicite un peu vite de la teneur des préconisations de Descoings, et il semble lui donner son blanc-seing, ce qui ne permet pas d’engager la discussion sur des bases combatives. Sur le recrutement et la formation des maîtres, le report de la réforme n’est dû qu’à la mobilisation exemplaire des universitaires : non remontée des maquettes, blocages, grèves… Le projet initial reste toujours présent, la FSU en demande l’abandon, il faut continuer à le combattre. Préparer la rentrée Trois grands dossiers dans l’éducation : le lycée, la masterisation, l’emploi – sur le lycée, le CN décide d’engager la réflexion et la discussion avec la profession sur la réforme que nous voulons. Le Snes ne signera aucun protocole sur ce sujet, il n’entrera en négociation que sur la base d’un rapport de forces, et en toute transparence ; il s’appuiera sur ses mandats, et ne discutera pas sur les positions du ministère. – Sur la masterisation, le CN réitère l’exigence d’abandon du projet actuel ; il rappelle que sur ce dossier essentiel, qui conditionne l’avenir de la profession, il faut parler d’une seule voix fédérale, et qu’il n’est pas concevable de laisser s’opérer un décrochage entre le premier et le second degré, ce qui serait une régression grave. Le Snes rencontrera, dès la rentrée, tous les syndicats de la FSU pour établir un plan d’action commun sur ce dossier. Ce dossier, comme tous ceux qui sont en rapport avec les réformes gouvernementales, devra être traité de façon fédérale. – Au budget 2010, l’éducation perdra encore une fois des milliers de postes (environ 17000) ; dès la rentrée 2009, les conséquences des saignées budgétaires successives se feront sentir dans la dégradation des conditions de travail : multiplication de postes à complément de service, TZR maltraités, explosion de la précarité, augmentation des heures supplémentaires. Le CN appelle les collègues à refuser les HS, à résister aux pressions, à mener des combats collectifs pour exiger la création de postes, ou tout au moins de blocs horaires partout où c’est possible. Plus globalement, le CN estime que la situation dans l’éducation nécessite une première action d’ampleur très rapidement après la rentrée : comme le SNUipp, il estime qu’une grève éducation s’impose très vite à la rentrée, avec comme perspective d’enclencher un mouvement qui peut gagner. Le Snes portera la nécessité de la grève dans l’éducation à la FSU qui la proposera à tous les partenaires dans le but d’en faire une action unitaire ; le cas échéant, la fédération, majoritaire dans la profession, prendra ses responsabilités et avec les partenaires qui le souhaitent, s’engagera résolument dans cette action. Le CN appelle les collègues à se réunir en AG dans les établissements dès la rentrée, pour construire ce mouvement de grève dans l’Education Nationale, pour discuter de ses rythmes comme de ses revendications. – Au-delà, il faut poursuivre la construction de mouvements les plus larges possible, regroupant des salariés du public et du privé, qui imposent une autre conception de la société ; pour cela, il faut monter d’un cran et engager résolument le bras de fer avec ce gouvernement. Les grèves de 24 heures tous les deux mois ne sont pas la bonne réponse. L’interprofessionnelle doit enclencher un processus de mobilisation pour aboutir, comme en Guadeloupe, à la grève générale. Si elle ne se décrète pas, elle se construit : la CA affirme donc aujourd’hui que c’est le rapport de forces qu’il nous faut atteindre, que le SNES prendra toute sa place dans le mouvement à même de l’emporter contre ce gouvernement.

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