Intervention contre l’islamophobie et la loi de “sécurité globale”

Emmanuel Macron est notre Margaret Thatcher français. Il mène une politique néolibérale dans l’intérêt des plus riches et ça marche, puisque le patrimoine des plus grandes fortunes s’est accru d’un tiers pendant la crise. De l’autre côté de l’échelle sociale, la misère et la précarité se développent. La popularité du gouvernement a dégringolé, et ce n’est pas sa gestion de la crise qui va redorer son blason. Pour conserver son hégémonie, il tape fort, comme l’ont montré les actes de répression policière lors des luttes syndicales ou des manifestations des gilets jaunes. Sa seconde stratégie est de diviser notre camp social. Pour cela, il lui faut attirer l’attention des médias sur autre chose que sa politique antisociale. Par exemple, la rentrée scolaire se fait sans moyens : Blanquer va nous parler des Crop-tops et des tenues vestimentaires à l’école. Le thème favori des médias réactionnaires reste la place des musulman-es en France, qui s’explique par la gestion de son histoire coloniale. Ainsi, l’assassinat effroyable de notre collègue Samuel Paty par des terroristes djihadistes a été le prétexte à un déversement de haine contre l’ensemble des musulman-es du pays. De la part de l’extrême-droite bien sûr, mais pas seulement ; François Fillon déclarait qu’il y aurait un “problème avec la religion musulmane” et Gérald Darmanin avec les “rayons communautaires des supermarchés”. Le gouvernement a une grande responsabilité dans le développement du discours faisant l’amalgame entre islam, islamisme et terrorisme. Rappelons qu’il profitait déjà de l’anniversaire des attentats de Charlie Hebdo pour promouvoir sa loi contre le “séparatisme”. Une loi qui ne vise pas que les islamistes mais alimente la suspicion vis à vis de très nombreuses associations musulmanes sur des critères illisibles et injustifiés. De même, la proposition de loi « sécurité globale » s’inscrit dans une politique générale de répression et de surveillance de masse. Elle s’en prend à la liberté de manifester dans un contexte de répression policière contre les mouvements sociaux. C’est une urgence vitale pour le mouvement social dans son ensemble de dénoncer toutes les attaques islamophobes du gouvernement et d’expliquer la cohérence avec sa politique liberticide, à l’image du communiqué intersyndicale (CGT, FSU, Solidaires, UNEF, UNL) contre la Loi “séparatisme” :
“Nos organisations souhaitent ici le dire ensemble et avec force : nous ne laisserons pas ainsi diviser, fracturer la société française et plus particulièrement les classes populaires par une nouvelle campagne islamophobe de stigmatisation des populations musulmanes ou perçues comme telles qui sont systématiquement visées dans les propos des ministres et au plus haut sommet de l’État.”[[
https://fsu.fr/separatisme-nous-refusons-une-loi-de-stigmatisation-de-division-et-une-nouvelle-attaque-des-principes-de-laicite/]]
Le gouvernement veut ratisser à l’extrême-droite en vue de 2022, sauf qu’à ce petit jeu-là, l’extrême-droite pourrait tirer les marrons du feu. Avec tout ce que ça représente comme lourdes menaces pour le mouvement syndical. C’est pourquoi il faudrait inclure ces luttes dans le premier paragraphe du texte DL.
Par ailleurs, il me semble qu’il manque dans le texte la question d’une expression unitaire sur la criminalisation des élèves qui ont tenu des “propos choquants” le lundi 2 novembre (Albertville et d’autres). Une expression unitaire de la FSU avec la LDH et d’autres organisations (SAF, SM, FCPE, etc.) est indispensable, dans la continuité du communiqué du SNPES-PJJ-FSU.