Être à l’offensive et construire la riposte

L’été n’aura freiné en rien les politiques libérales à l’œuvre depuis des décennies, politiques hostiles au salariat et aux droits des salarié.es principalement. Le rapport Delevoye, vendu comme un rapport équilibré, répondant aux attentes des syndicats, est une remise en cause encore plus forte de notre système de retraites que l’était en 2003 la réforme Fillon. Le rapport recommande ni plus ni moins que la fin des régimes spéciaux et un départ efficient à 64 ans tout en laissant l’âge légal à 62. L’argument donné pour expliquer cette logique est toujours le même : équilibrer le système des retraites en allongeant la durée de cotisations et en supprimant des acquis des salarié.es. Cet argument était mensonger il y a près de quinze ans, il l’est toujours aujourd’hui. L’argent ne manque pas en France, il suffit d’aller chercher les 100 milliards d’évasion fiscale que nous connaissons, d’avoir une politique volontariste en matière de lutte contre cette évasion. Dans le même temps, le gouvernement nous explique que la France n’a pas assez de cotisant.es. Alors comme ça, un taux de chômage à 8 % ne permet pas d’équilibrer davantage les caisses. On voit bien que toute la campagne médiatique orchestrée par le gouvernement dans les jours à venir sera marquée du sceau du mensonge pour faire croire que la solution passe par un nouvel effort-sacrifice demandé aux salarié.es. La responsabilité syndicale est fortement engagée pour s’opposer à ce projet et ce dans l’unité la plus large. Il faudra aussi convaincre l’ensemble des salarié.es, privé.es d’emploi, retraité.es et futur.es cotisant.es que ce projet doit être abandonné et que cela passe par des mobilisations d’ampleur.
Dans l’éducation, les congés n’ont pas entamé la riposte enseignante aux projets Blanquer. Fin août, la première Université d’Été des Enseignant.e.s et de l’Éducation s’est tenue en région parisienne, regroupant des organisations syndicales, des collectifs d’enseignant.es, des associations pédagogiques… L’objectif est de poursuivre les mobilisations contre Blanquer et son école du tri social. Les axes de débat étaient les suivantes : « Enseigner » sur le cœur des métiers de l’Éducation, « Dialoguer » sur les rapports entre l’École et la société et « Lutter » sur les raisons et les moyens de réaliser un autre projet d’École. Dans le premier degré, les fermetures de classes voire d’écoles seront aussi l’occasion pour les collègues de montrer leur détermination à s’opposer au projet rétrograde du ministre.
La FSU, même en année de congrès national, ne pourra se permettre d’être attentiste face aux politiques libérales du gouvernement Macron. Elle devra proposer des initiatives aux autres organisations syndicales dans l’optique de défendre une société plus juste et plus équitable. L’École Émancipée, dans la fédération, saura porter la nécessité d’être offensif et construire la riposte.

Enfin, nous ne pourrions conclure cet éditorial sans penser à Steve Maia Caniço, jeune passionné de musique mort à Nantes le 21 juin 2019 lors de la fête de la musique suite à une charge policière. Ce drame dont l’entière responsabilité est portée par le préfet de Loire-Atlantique est une preuve supplémentaire de la dérive policière orchestrée par ce gouvernement. Il est de notre devoir de dénoncer systématiquement et fortement cette politique savamment organisée et de demander des comptes au gouvernement.