Intervention de Laurent Cadreils : un SNUipp-FSU pour construire des alternatives

Les résultats des élections européennes nous ont laissé un gout amer. Gout amer d’une droite libérale à 30% et d’une extrême droite à près de 30.
Gout amer car l’annonce d’un duel ou duo, selon comment on le voit, entre libéralisme et fascisme n’a rien pour nous réjouir. Ce que voulait Macron, il l’a eu. Le choix du libéralisme serait l’unique rempart contre le fascisme. Le rempart serait le terreau…

C’est qui ce NOUS ?

Ce NOUS c’est le camp syndical qui ne renonce pas à vouloir changer le monde pour le débarrasser de l’oppression, c’est le camp syndical qui croit nécessaire de rompre avec le productivisme et de penser l’urgence climatique, c’est le camp syndical qui croit nécessaire de changer l’école pour penser les élèves comme de futurs acteurs sur le monde.

Ce NOUS ne s’arrête donc pas à la frontière du syndicalisme. Ce NOUS est gazeux et peut, selon les moments, mettre en action le mouvement social avec syndicats, associations et partis pour recréer l’espoir et rompre avec ce duel mortifère. Ce NOUS ne se limite pas aux formes organisées. On l’a vu avec la mobilisation de la jeunesse à l’échelle mondiale sur le climat.

Ce NOUS porte d’immenses espérances qu’il convient de faire émerger. Il porte l’idée d’un nouveau projet systémique : justice sociale et climatique, éducation, réappropriation des richesses. Et dans ce projet le syndicalisme a toute sa place.
Au niveau mondial, le LKP en Guadeloupe, les marées populaires espagnoles, les marches mondiales pour le climat nous donne à voir ce que nous devons construire pour redonner espoir et éviter ce mano a mano.

La responsabilité du SNUipp-FSU

Et pour cela, nous avons une responsabilité particulière, NOUS le SNUipp-FSU. Celle que nous avons été capable de porter comme premier opposant à Blanquer. Redonner espoir à nos collègues dans la mobilisation collective. Il nous faudra y revenir dans ce congrès mais il va aussi falloir que ce congrès avance des perspectives de mobilisations pour contrecarrer le projet d’école de Blanquer et Macron.

Le SNUipp-FSU doit donc sortir de son congrès avec une adresse à la profession appelant à une journée de grève nationale le jour de la commission mixte paritaire le 13 juin et faire aussi de la rentrée scolaire une rentrée sociale sous le signe de sa volonté de continuer à mener la bagarre sur l’école mais aussi sur la Fonction Publique et préparer la profession à l’affrontement à venir sur les retraites.

Porter un autre projet de société

Nous avons un syndicat, fort, unitaire, combatif, dont nous avons collectivement à être fier. Il faut qu’il joue tout son rôle contre les politiques libérales et autoritaires que Blanquer veut imposer.
Il faut qu’il prenne à bras le corps la revendication « fin du monde, fin du mois, même ennemis, même combat ».

Il se doit d’être pour les personnels des écoles une organisation syndicale qui propose un projet radicalement écologique et anti productiviste, qui propose un autre modèle de répartition des richesses, qui porte l’idée d’une école qui réponde aux besoins des milieux populaires.