Silicon Valley sans fard

Visages de la Silicon Valley se veut un essai de Fred Turner,
professeur de communication à la Stanford University, avec des
photographies, qu’il faut contempler, prendre le temps de regarder et
de scruter, de Mary Bett Mehan. Le tout se veut un éclairage sur la
réalité du mythe. Combinaison de diplômé-es et de pauvres qui dévoile
une des réalités de la révolution numérique : l’approfondissement des
inégalités entre les très qualifié-es et les non-qualifié-es, lié à un
éclatement des qualifications moyennes.

Visage de la Silicon Valley est à la fois un « beau livre » – les
images sont bien mises en valeur – et une sorte de réquisitoire contre
cette Amérique qui fait cohabiter extrême richesse et extrême pauvreté
et où semble s’être perdue la notion même de solidarité. Ce livre
montre aussi que des réactions existent pour dessiner un avenir
différent de lutte contre les mutations climatiques, la crise
écologique.

L’essai de Fred Turner, si américain dans ses références, donne à
comprendre, les photographies de Mary Bett Mehan à voir, pour que la
critique laisse percevoir d’autres possibilités.

Nicolas Béniès

➢ Fred Turner & Mary Bett Mehan, Visages de la Silicon Valley,
C&F éditions, 33 €