Focus sur les élections…

Elles servent à plusieurs choses:

– dans les milliers d’instances « représentatives », elles élisent des
syndicalistes chargé-es de « défendre les intérêts despersonnels
»,danslesComitéstechniques,lesCommissions paritaires, les CHSCT, les
CCP des non titulaires;

– elles donnent la représentativité des organisations syndicales dans
les fonctions publiques, à tous les niveaux et, à ce titre,
déterminent l’attribution des moyens syndicaux (notamment les
décharges de service). Ce sont les élections aux Comités techniques
qui “fixent” cette représentativité;

– elles pèsent sur le fonctionnement du « dialogue social », déterminé
notamment par des règles de validation d’accords avec le gouvernement,
les collectivités locales ou les administrations. Pour qu’un accord
soit valide, il faut qu’il porte la signature de syndicats
représentant au moins 50 % des suffrages des personnels; ➤

– elles donnent un « panorama politique » des sensibilités exprimées
par les salarié-es vis-à-vis des organisations syndicales et, par
ricochet, de l’état de ces mêmes organisations dans leur rapport aux
personnels.

Tous ces éléments font que les résultats sont scrutés
attentivement par tous les acteurs sociaux et politiques.

Elles ont un triple enjeu politique:

– le taux de participation (qui n’était que de 52,8 % en 2014) montre
l’intérêt de nos collègues pour une démarche collective face aux
employeurs… Voter pour des délégué-es syndicaux, se prononcer sur des
plateformes syndicales, c’est contribuer à retisser du lien entre
collègues d’une profession ou d’une administration. La base même du
syndicalisme.

– le score fait par le syndicalisme de transformation sociale: il faut
savoir que derrière ce scrutin, c’est même le rapport de force au plan
interprofessionnel qui est en jeu entre CGT et CFDT par exemple… Le
syndicalisme de lutte avait globalement reculé en 2014 dans les
fonctions publiques. Qu’en sera-t-il après des années d’offensives «
anti sociales », d’échecs des mobilisations de riposte et à l’heure où
le gouvernement actuel veut franchir un pas décisif contre le statut
de la FP?

– l’état de confiance des salarié-es envers la FSU et ses syndicats
dans la FPE et la FPT…et ce, alors qu’elle avait subi un échec
sévère en 2014 (survenant après un premier recul en 2011 et ce, après
une progression en continu depuis 1994…). Sa force première dans
l’Éducation est aussi sa faiblesse dans la Fonction publique en
général. Bien que ses objectifs électoraux soient les mêmes que ceux
de 2014, il est décisif qu’ils soient atteints. ●

LAURENT ZAPPI

TAUX DE PARTICIPATION EN 2014
Fonction publique d’État 52,3 %
Fonction publique hospitalière 54,9 %
Fonction publique territoriale 50,2 %
COMPOSITION EN SIÈGES DU CONSEIL COMMUN DES FP
CGT 8 UNSA 3 CFTC 1
CFDT 6 FSU 2 CGC 1
FO 6 Solidaires 2 FA-FP 1
RÉSULTATS 2014 TOUTES FP
CGT 23,1 %
CFDT 19,3 %
FO 18,6 %
UNSA 10,4 %
FSU 7,9 %
Solidaires 6,8 %
CFTC 3,3 %
CGC 2,9 %
FA-FP 2,9 %
Autres 4,8 %
RÉSULTATS 2014 FONCTION PUBLIQUE D’ETAT
FO 17 %
FSU 15,6 %
UNSA 14,8 %
CFDT 14 %
CGT 13,4 %
Solidaires 9 %
CGC 5,5 %
CFTC 3,4 %
FGAF 2,6 %
Autres 4,8 %
RÉSULTATS 2014 FONCTION PUBLIQUE TERRITORIALE
CGT 29,5 %
CFDT 22,3 %
FO 17,7 %
UNSA 8,2 %
FA-FPT 7,5 %
CFTC 3,5 %
Solidaires 3,6 %
FSU 3,3 %
Autres 4,3 %
RÉSULTATS 2014 MEN
FSU 35,5 %
UNSA 21,9 %
FO 13,6 %
CFDT 8,9 %
CGT 5,5 %
FGAF SNALC 5,5 %
Solidaires 5,2 %
Autres 3,9 %