Thème 3 : droit de vote et d’éligibilité des résident-es étranger-es à toutes les élections

Droit de vote et d’éligibilité des résident-es étranger-es à toutes les élections : une promesse non tenue hier, une exigence démocratique aujourd’hui.

En mai 81, sous la pluie de la Bastille et partout en France, nous étions nombreux et nombreuses à nous réjouir du départ de Giscard et de l’espoir (fictif ) Mitterrand. Parmi les 110 propositions, figurait le droit de vote des personnes étrangères aux élections locales. Puis, sous le prétexte fallacieux de la montée du FN, le PS renie l’idée : les Français-es ne sont pas prêt-es. Et, régulièrement, on la ressortira du chapeau lors de diverses élections-prestidigitations. Le dernier président a invoqué un blocage du sénat marqué à droite pour reculer. 

C’est ridicule : les étranger-es de l’Union Européenne peuvent non seulement voter mais aussi être élu-es aux élections locales. Pourquoi pas les autres personnes ? Pourquoi pas aux autres élections ?

Dans de nombreux états, qui paie ses impôts a le droit d’élire celle ou celui qui va gérer cet argent. Les résident-es étranger-es en France paient des taxes directes ou indirectes ; pour beaucoup, le droit de vote serait un moyen de se sentir pleinement acteurs et actrices du pays dans lequel ils et elles travaillent , consomment, élèvent leurs enfants.

Les opposant-es réclament la réciprocité : si le pays d’origine accordait le droit de vote aux Français-es résidant là-bas, alors leurs ressortissant-es pourraient voter chez nous. Quelle étrange réflexion ! D’un côté nous condamnerions telle ou telle dictature où le droit de vote est limité voire interdit et de l’autre, nous attendrions leur bon vouloir pour permettre à ceux et celles qui les ont fuites de leur octroyer un droit que l’on réclame chez eux dans de grands discours, la main sur le cœur ?

«Ils et elles n’ont qu’à demander la nationalité s’ils souhaitent voter». Certain-es l’ont fait, à de nombreuses reprises, en vain. D’autres ne le souhaitent pas pour d’autres raisons : est-ce une raison de les priver du choix des dirigeant-es politiques de leur pays de résidence ?

En outre, exiger le droit de vote et d’éligibilité de tou-te-s les résident-es étranger-es à toutes les élections serait une manière habile de contrer les discours nationalistes : il faudrait pour convaincre largement s’adresser aux résident-es quel-les qu’ils ou elles soient et plus seulement aux Français-es, ce qui permettrait de remettre en question les schémas habituels que nous dénonçons par ailleurs.

DECHA Michel, Ecole Emancipée