Intervention de Guilaine de San Mateo sur les nouvelles carrières et l’évaluation

Je souhaite intervenir sur la nouvelle carrière et l’évaluation. Il nous semble d’abord que les textes définitifs renforcent finalement le poids du mérite dans la nouvelle carrière avec le positionnement du 3ème rendez-vous de carrière pour la hors-classe, au 9ème échelon + 2 ans.
Même si pour le moment les DRH parlent de continuer à faire passer en priorité les 11ème échelons à la hors-classe, comment penser qu’à terme (peut-être dès la prochaine circulaire nationale) la hiérarchie ne va pas utiliser ce rendez-vous de carrière pour faire passer les plus méritant.e.s plus tôt à la hors-classe ? Et que donc une bonne partie des collègues, qui n’aura pas été jugée assez méritante, arrivera au 11ème échelon et y attendra un bon moment avant d’accéder à la hors-classe ?
Et donc, ce qui au départ apparaissait comme une carrière raccourcie et plus égalitaire pour une bonne partie des collègues pourrait être finalement une accentuation du mérite si 30 % des 9ème échelon + 2 ans passaient très vite à la hors-classe, d’autant plus que la carotte de la classe exceptionnelle (sur laquelle nous n’avons toujours pas de précision) pourrait être efficace pour ces mêmes profs méritant.e.s.
Si on ajoute à cela le rétablissement du document préparatoire à remplir par la ou le collègue avant son rendez-vous de carrière, la situation n’est pas réjouissante. On ne peut en effet pas se réjouir du fait que la transmission de ce document soit facultative. Il n’y a pas de véritable choix quand cela s’inscrit dans un rapport d’autorité et de hiérarchie. On ne peut pas non plus conseiller aux collègues de le remplir mais sans le transmettre. En faisant cela, on les pousse à entrer dans les logiques managériales d’auto-évaluation. Et on est en contradiction avec ce qu’on dit par ailleurs sur le fait que les inspections ont moins d’incidence sur la carrière qu’auparavant.
Pour nous, la dénonciation du retour de ce document doit être claire et nous devons appeler à ne pas le remplir, ni le transmettre, puisque nous les défendrons.
De même, nous devons alerter les collègues pour tous les risques liés à l’accompagnement tel qu’il ne peut qu’être envisagé par l’administration aujourd’hui dans un contexte de caporalisation des personnels.