Motion Action EE à la CAN des 12 et 13 Novembre

Texte action Ecole Emancipée CAN du 12-13 novembre 2007. Pour que le 20 novembre ne reste pas une journée sans lendemains Le climat social et politique a changé de nature depuis le 18 octobre : le succès de la grève a permis au mouvement social de reprendre la main. Succès au niveau des taux historiques de grévistes, mais succès aussi parce que, dans de nombreux secteurs (énergie, RATP, FP, éducation, impôts,…) le 18 a permis un début de convergences et donc fait émerger un mouvement large de contestation de la politique globale de Sarkozy. C’est le 18 aussi qui a contribué à la réussite des initiatives qui ont suivi : une mobilisation sans précédent à Air France et chez les marins pêcheurs, autour de la question du pouvoir d’achat qui touche l’ensemble des salariés, y compris dans le privé comme l’atteste le mouvement des salariés de Conforama. Enfin, c’est grâce au 18 que la grève unitaire du 20 novembre a pu voir le jour – rappelons les difficultés de mise en place d’une telle action unitaire durant septembre et octobre!- Aujourd’hui, le climat social est sous tension : de nombreuses universités sont en grève dont une vingtaine sont bloquées. Les étudiants ont raison de refuser la loi LRU qui est porteuse de graves menaces pour le droit aux études, le financement public de l’Université et l’existence de diplômes nationaux. Dès demain, les cheminots à la SNCF, mais aussi à la RATP s’engagent dans une grève dure et annoncent qu’elle sera reconductible ; auprès d’eux, l’ANPE, les gaziers et électriciens, et le personnel de l’Opéra de Paris. Dès le 20, dans l’unité, les fédérations de la Fonction Publique et de l’Education Nationale s’engagent pour une journée de grève qui s’annonce massive. En effet, les raisons de se mobiliser ne manquent pas pour le Service Public, qu’il s’agisse des 23000 suppressions de postes pour 2008, ou des menaces sur les statuts (déclaration de Fillon sur l’avenir de la Fonction Publique), ou encore du pouvoir d’achat. Cependant, il est regrettable que la question des retraites, essentielle en la période (convergence avec les régimes spéciaux, et menaces sur les retraites en 2012) ait été évincée de la plateforme commune… Dans l’éducation, nous connaissons des attaques sans précédent : outre la ponction drastique en terme de postes (11200), la vie scolaire connaît de graves difficultés liées à la baisse continuelle, depuis des années, du taux d’encadrement ; les MI SE ont presque totalement disparu, les Aed sont dans des situations précaires, et, quand leurs contrats ne sont pas renouvelés, ils sont souvent remplacés par des CAE. Les équipes éducatives subissent de plein fouet la politique du gouvernement. Au niveau des enseignants aussi, compte tenu de la gestion à flux tendu, les personnels sont de plus en plus maltraités (multiplication des postes à complément de service, affectation des TZR hors zone voire hors discipline) et de plus en plus précaires. Le SNES revendique le réemploi et la titularisation des non titulaires. Les réformes qui se succèdent sont autant de menaces sur l’avenir de l’Ecole : la priorité donnée à « l’après école » au détriment de l’école dans le dispositif « accompagnement éducatif », la mise en place du nouveau brevet, du socle, et l’expérimentation du livret de compétences, la remise en cause du collège unique, la réforme annoncée du lycée, le tout sur fond de suppression à venir de la carte scolaire, sont autant de projets qui visent une refonte complète du système éducatif. La politique du chiffre en matière d’expulsions des sans-papiers a des conséquences dramatiques dans les établissements scolaires où certains de nos élèves sont menacés et parfois expulsés de façon inhumaine. Dans les jours qui viennent, le gouvernement et le mouvement social entament un bras de fer. L’enjeu est considérable. Il s’agit de faire échec à un projet de société régressif en termes de droits et d’acquis sociaux. Ainsi il faut tout faire pour permettre à ces mouvements de déboucher sur une issue favorable. La journée du 20 novembre, jour du vote du budget 2008, constituera un temps fort de la mobilisation dans la fonction publique et dans l’éducation, en particulier. On ne peut que se réjouir de l’unité obtenue pour cette journée, même si elle intervient un peu tard. Quoi qu’il en soit, le SNES fera tout pour que la mobilisation des personnels soit massive ce jour-là. Pour autant, il est nécessaire de poser dès maintenant la question des perspectives car il est évident qu’on ne peut pas en rester à cette seule journée. Ainsi le SNES dès maintenant s’engage à : – Amplifier la campagne d’opinion sur l’Education Nationale initiée avec l’appel « améliorer la réussite scolaire… » : signature de l’appel, organisation de réunions publiques et manifestations réunissant tous les personnels et les parents d’élèves. – Etre présent sur tous les fronts, résister contre ce gouvernement répressif au niveau des mouvements sociaux, des syndicalistes, des lycéens interpellés en 2005, des sans-papiers : soutien à Florimond Guimard, vigilance face aux étudiants engagés dans le blocus des facs, engagement renforcé au niveau du RESF. – Relayer toutes les actions et les mobilisations, œuvrer de façon systématique à la convergence de ces mouvements, notamment participer à toutes les initiatives (manifestations, rassemblements, …) pouvant être organisées de manière la plus unitaire possible à l’échelle locale le samedi 17 novembre. – Envisager dès maintenant la poursuite du mouvement du 20 à l’échelle Fonction publique comme à l’échelle Education : – Le SNES appelle à réunir des Assemblées Générales, dans les établissements et à tous les niveaux pour déterminer les conditions de cette poursuite. – Dans ces Assemblées générales toutes les conditions d’une recondution de la grève doivent être débattues – Le SNES appelle à réunir une intersyndicale dès le soir du 20 afin d’apprécier les modalités de la poursuite du mouvement. Il peut s’agir d’un nouvel appel à la grève dans les jours qui suivent ou d’une reconduite de l’action dès le 21. Dans tous les cas, le 20 ne doit pas rester sans lendemains

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