Gervaise Knoff (EE) sur la synthèse

L’esprit de synthèse : une chance pour la FSU.

Ce qui fonde la FSU, c’est la volonté d’un fonctionnement collectif, qui s’appuie sur une même volonté de faire en commun, en gérant nos différences non comme source d’affrontement, mais comme source d’enrichissement. Ceci oblige à chercher à chaque étape la synthèse, capable de mobiliser l’ensemble des énergies, rompant ainsi avec le simple fait majoritaire qui stérilise le débat, l’avancée commune et partagée.
Lors de la préparation de ce congrès fédéral, la tendance U&A seule et sans débat a fait le choix de présenter une demande de modification statutaire pour, dans une situation particulière (celle des modalités de prises de décision lors des accords dans la F.P.), retourner au fait majoritaire. Ceci a créé une situation de blocage, d’autant que nous ne nous sommes pas donné les moyens, en amont, d’avoir une réflexion fédérale collective.

Une modification statutaire de cette nature, ce n’est pas rien : elle porte en elle une charge symbolique, car elle touche aux fondements et à l’esprit qui a présidé à notre création. Les congrès départementaux ne l’ont pas accepté, et nous pouvons tous nous féliciter du retrait par U&A de la demande de modification statutaire, en souhaitant que nous n’ayons pas à y revenir une troisième fois.

Une autre voie, avancée depuis le début est donc aujourd’hui proposée au congrès. Elle passe par le règlement intérieur et le CDFN. Cette proposition a le mérite de préserver l’esprit de la FSU, notre philosophie de la synthèse, et c’est essentiel. Le texte issu de nos travaux nous engage à prendre le temps de passer par toutes les étapes du débat contradictoire, et possiblement par le vote indicatif en CDFN, afin de porter une appréciation politique partagée sur le fond d’une décision qui devra (au vu de la nature spécifique de ce vote) se traduire au final par une approbation ou un rejet. On peut penser alors, après tout ce travail de mise en œuvre de la synthèse, qu’il serai cohérent de pouvoir, dans le cadre strict des votes sur les accords dans la FP, se déterminer en pour ou en contre.

Enfin, cet épisode dont la FSU se serait bien passé en regard des défis à relever en la période, aura eu au moins un avantage : celui de monter combien le concept de synthèse n’est pas qu’un mot ou une proclamation machinale. Il s’agit bien au contraire d’une toute autre ambition démocratique. Il nous revient de la faire vivre et mettre en œuvre à chaque moment de notre vie syndicale. Ainsi la FSU en sera renforcée, car c’est tous ensemble qu’il nous faut avancer pour gagner !