Laurent Cadreils (EE) sur le Graf

On est aujourd’hui confronté à une forte poussée du nouveau management public qui impacte fortement les carrières de tous les personnels.

Les premières annonces des déclinaisons des mesures suite à PPCR s’inscrivent dans ce contexte.

De ce point de vue, la part de l’évaluation de la valeur professionnelle dans l’évolution de carrière n’est pas un bon signal.

La création d’un troisième grade, le Graf, joue clairement comme un outil de management aux mains de la hiérarchie et également un instrument de division des personnels.

Le Graf est certes effectivement partiellement « dégrafé », en effet pour partie il ne dépendra plus de conditions fonctionnelles d’exercice sur tel ou tel type de poste, généralement loin des soutiers/ loin de la classe pour les Prof d’écoles par exemple.

Mais ce second « vivier » sera limité à quelques élus : les « agents ayant fait preuve d’une valeur professionnelle exceptionnelle », choisis judicieusement par la hiérarchie qui verra donc son poids renforcé. Et tout porte à penser que ce choix sera effectué de manière encore plus directe qu’aujourd’hui où la note peut être amoindrie dans une série de corps par la prise en compte de l’ancienneté.

On peut penser que la promotion à ce grade ou ce graal pourrait être décidée par le supérieur hiérarchique direct.

C’est à partir de ce constat, en grande partie partagé qu’il semble évident que la généralisation de ce troisième grade ne peut servir de point d’appui pour atteindre les indices hors échelle. L’idée qu’une goute d’eau ferait nécessairement une vague qui permettrait à tous les fonctionnaires de surfer vers de plus beaux indices est bien éloignée de la volonté de l’état employeur.

En renforçant la division des personnels, cela affaiblit la capacité de remettre des dynamiques collectives pour les organisations syndicales et renforce la gestion libérale des services publics.

Le gouvernement veut élargir les indices de rémunérations des catégories A, B et C… Cela peut répondre en partie à une volonté d’évolution des carrières.
Et bien, exigeons une carrière cylindrique débouchant rapidement sur ces indices terminaux accessibles à toutes et tous.