Marches des fiertés : où en est l’égalité ?

La période pré-estivale voit se succéder les Marches des fiertés dans de nombreuses régions. Deux ans après le vote de la loi ouvrant le mariage à tous les couples, que nous disent les mots d’ordre de ces Marches ?


Les avancées vers l’égalité auront été de courte durée… Les promesses concernant l’accès à la PMA (procréation médicalement assistée) pour toutes les femmes, le statut du parent social ou les droits des personnes trans n’ont jamais été tenues, visiblement suite aux offensives et pressions réactionnaires. Sans parler des reculs de l’Éducation nationale concernant la lutte contre les LGBTphobies, pour la promotion de la diversité, l’éducation à l’égalité et à la sexualité !

Les mots d’ordre choisis par une partie des Marches réaffirment ces revendications d’égalité des droits, c’est le cas par exemple à Bordeaux : “Tous unis pour l’égalité”, ou à Dijon : « Droits des personnes LGBT : jusqu’au bout de l’égalité ».

A Nantes ont fleuri des slogans parmi lesquels “Les droits Humains sont ma fierté”, “Trans, Intersexes : une loi, des droits”, “Ma mémé est pour l’égalité”, ou encore “Stop Homophobie”.

Dans le cortège parisien du 27 juin, les organisateurs appelleront à lutter pour les droits des personnes trans, pour la PMA pour toutes, ou encore pour l’égalité entre les familles homoparentales et hétéroparentales.

Les pseudo-débats autour de la loi de 2013 se sont accompagnés d’une recrudescence d’actes de violences et de propos LGBTphobes, comme le constate encore le rapport annuel de SOS homophobie. La Manif « pour tous » a décomplexé, voire légitimé, les discours infériorisant les homosexuel-les, et ravivant la haine. Certaines Marches des fiertés 2015 ont axé leurs mots d’ordre sur le refus de l’homophobie. A Strasbourg, ou Grenoble, les organisateurs avaient adopté comme slogan « Je suis gay / bi / lesbienne / trans », en référence à « Je suis Charlie ».

A Metz, la Marche a dit non à l’extrême droite. L’association organisatrice avait choisi le défilé du 8 mai à Hayange pour dévoiler la banderole avec le slogan « Toutes les folles ne sont pas au Front ! » et la mention des prénoms « Fabien, Florian, Steve ». Sur un mode provocateur et humoristique, il s’agissait de dénoncer un parti qui laisse entrevoir un côté « gay-friendly » tout en alimentant l’homophobie. Rappelons nous par exemple la tante qui n’appelait pas à manifester contre le mariage pendant que sa nièce se montrait dans les cortèges au bras de Gollnisch…

A Paris c’est derrière le mot d’ordre « Multiples et indivisibles » que les manifestant-es défileront, slogan consensuel choisi après quelques tiraillements et maladresses. En tout cas, l’Inter-LGBT, à la composition majoritairement blanche et masculine, a notablement progressé dans la conscientisation et la prise en compte de la diversité. Une de ses porte-paroles, Amandine Miguel, interviewée pour le site de la FSU (et dans d’autres médias) insiste sur cette recherche de commun : « Multiples, parce que nos identités sont multiples. Indivisibles car il y a une solidarité et une convergence entre les luttes. (…) Nous menons donc une lutte transversale, avec celles et ceux qui luttent contre le racisme, le sexisme, la précarité. En obtenant de nouveaux droits, on fait avancer toute la société, cela profite à tou-tes. »