Future réforme du collège : moins d’enseignements plus de dérèglementation.

L’objectif de la future réforme semble être de faire baisser les heures d’enseignement qui sont dispensées aux élèves au cours d’une semaine de collège. Alors que les enjeux éducatifs sont majeurs pour l’acquisition par toutes et tous d’une culture commune de haut niveau, une austérité éducative renouvelée se révèlerait à travers une telle diminution des heures d’enseignement données aux élèves, déjà lourdement touchés par les suppressions de postes d’enseignants de ces dernières années.

**Diminution des heures de cours et mise en concurrence des enseignant-e-s :

Les heures hebdomadaires d’enseignement reçues par les élèves seraient en diminution mais elles seraient même globalisées pour les langues par exemple, c’est à dire que ce serait localement que serait partagé entre les différentes langues vivantes le volume horaire. Les enseignements scientifiques ne seraient pas non plus à l’abri d’un partage local des heures entre SVT, Physique – Chimie et Technologie.

**Des heures évacuées vers des travaux inter-disciplinaires et / ou de groupes ?

La diminution des enseignements dispensés et des horaires disciplinaires serait en partie compensée par la création de modules d’enseignements bi-disciplinaires en groupe. Cela n’est pas sans rappeler les IDD (itinéraires de découverte) qui ont quasiment disparu des emplois du temps des élèves de tous les collègues sans que soient restituées les heures d’enseignement sur lesquelles la création de ceux-ci avaient été ponctionnées. La création des tels modules n’est pas critiquable en soi (quoiqu’il faille veiller à leurs contenus) mais leur création sur le dos des heures de cours est inacceptable.

**Une réforme héritière du premier degré et du lycée à la fois :

En diminuant les heures de cours dispensées aux élèves, cette réforme prendrait modèle sur les heures de classe perdues ces dernières années par les élèves dans le premier degré à travers les réformes Darcos et Peillon (suppression du samedi matin puis réforme des rythmes scolaires). Elle prendrait également modèle sur la réforme Chatel du lycée au cours de laquelle les lycéens ont perdu des heures de cours au profit notamment de la la création de l’AP (accompagnement personnalisé). On franchirait ainsi une étape supplémentaire dans la destruction de l’école publique, moins d’enseignements, plus de dérèglementation… Une résistance unitaire est urgente et nécessaire, l’école émancipée en sera un des principaux porte-voix.

[/Clément L./]