SNU-TEFI : entre certitudes et questions sur l’avenir

Le SNU-TEFI est un syndicat structuré en 3 “branches” (SNU Pôle emploi, SNU Insertion, SNU-TEFE).

Son congrès précédent s’était déroulé en 2009. Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts.

Dans les secteurs du syndicat, si la RGPP n’est plus d’actualité, elle a laissé place
à la MAP, les agent-es du Ministère du Travail sont en lutte contre le plan Sapin, direction et orientations de Pôle Emploi sont restées à l’identique et les Missions Locales sont toujours
en attente d’une véritable reconnaissance et d’une pérennisation de leur financement…

Tout cela sur fond de chômage toujours croissant et de développement de l’exclusion !

A l’interne, le TEFI a connu une croissance importante : de moins de 1 000 à sa création (fin 2000), il frôle aujourd’hui les 3 000 adhérent-es.

Pour autant, les problèmes existent (qu’il n’est hélas pas seul à rencontrer) :

  • la question du renouvellement générationnel se pose avec acuité dans deux des trois secteurs, à la recherche de nouvelles et nouveaux militant-es qui acceptent des tâches de direction ;
  • la non-représentativité du SNU Insertion est un handicap majeur pour son développement et le SNU-TEFE (ministère du Travail), dont une poignée de militant-es s’épuise à courir maints lièvres, s’interroge sur son avenir…

Tout ça dans une période où le syndicalisme de lutte « ne semble pas au mieux de sa forme » !

**Quelle orientation…

Les représentant-es des 3 secteurs du syndicat (SNU Pôle Emploi, SNU-TEFE et SNU Insertion) se sont donc retrouvé-es deux jours durant fin novembre en Sologne.

En plats de résistance, bien évidemment, les orientations pour les années à venir et le débat sur l’avenir du syndicalisme, et singulièrement sur l’avenir du SNU TEFI.

Dans le chapitre Orientations, le congrès a réaffirmé la nécessité d’un Service Public « producteur d’égalité » garantissant gratuité et libre accès de ses services.

Même chose pour le rôle prépondérant du Service Public de l’Emploi (SPE) dont le financement doit être assuré par l’État, comme la nécessité du respect des droits des usager-es ainsi que de leur place qui doit rester au cœur de nos missions.

La création, ou l’aide à la création, de comités d’usager-es sera étudiée par le syndicat, notamment pour le « public jeune », écarté aujourd’hui de tout lieu de décision le concernant.

Le syndicat continuera de s’investir dans les luttes des « sans » (papiers, logement, emploi…), dans les luttes contre les discriminations de toutes sortes, et prendra part à toutes les initiatives ayant pour objet de contrer la montée des idées d’extrême droite et du F.N.

A l’heure où les tentations existent parfois d’un syndicalisme corporatiste, d’un repli sur sa boîte, son entreprise ou son service, cette orientation est essentielle pour préserver et développer le syndicalisme dont nous nous réclamons !

**Quel avenir ?

Le débat sur l’avenir du SNU-TEFI et sur celui du syndicalisme français est déjà affaire compliquée, elle l’est d’autant plus dans un syndicat comme le TEFI qui est issu d’une scission somme toute récente (départ de la CFDT en 2000, affiliation officielle à la FSU en 2002) que nombre de militant-es et responsables ont vécue.

Il est difficile aussi parce que, bien entendu, son issue dépend de paramètres sur lesquels une petite organisation peut avoir le sentiment de peser bien peu.

Une chose est certaine (c’est du moins le sentiment du congrès), 2014 sera une année « clivante » pour la fédération et pour le TEFI avec les élections générales dans la FP qui dans le champ de syndicalisation du syndicat concernent au premier chef le secteur SNU TEFE (Ministère du Travail/DIRECCTE).

Les résultats du scrutin (et des échéances électorales politiques) pèseront, à n’en pas douter, très lourds dans les débats et décisions qui suivront.

Selon les cas de figure, le SNU TEFI poursuivra sa route sous sa forme actuelle (celle qui, pour difficile qu’elle soit à mettre en œuvre, apparaît toujours pertinente – souci du multipro, du rassemblement des actrices et acteurs du SPE) ou sera peut-être amené à une réorganisation, vraisemblablement transitoire, dont l’acteur principal serait le SNU Pôle Emploi…

Transitoire, car il est évident que les initiatives que prendra la FSU selon les évolutions politique et sociale qui nous attendent risquent fort d’amener à des changements de grande ampleur.

Autrement dit, et dans sa grande sagesse, le syndicat se prépare d’ores et déjà à discuter de la situation ainsi crée et à en tirer les conséquences lors d’un congrès extraordinaire qui devrait avoir lieu à la mi 2015 ! ●

Eric Planchette