Les sections départementales au cœur du fédéral…

Le congrès national a su construire des positions fédérales en terme de mandats. Pour autant,
la FSU est toujours en manque criant de vécus
et de pratiques dépassant la simple approche
de ses syndicats nationaux.
C’est pourquoi il est important de populariser
tout ce qui permet de produire
et de faire vivre du fédéral. De ce point de vue,
les sections départementales en sont
un maillon essentiel. Les trois contributions ci-dessous des SD 13, 44, et 60 permettent d’interroger
cette dimension de notre syndicalisme,
son ancrage dans les luttes sociales des départements comme la diversité des pratiques.

Loire-Atlantique : vive le fédéral !

En Loire-Atlantique la section de 2 000 adhérents fait vivre des sections locales correspondant aux unions locales des confédérations. Bien que non confédérée, la FSU est considérée comme une organisation syndicale à part entière. Elle est même invitée pour des positionnements communs sur les conseils de Prud’hommes, le travail le dimanche… Cet enracinement local et interprofessionnel s’explique par notre participation aux luttes sur les chantiers de Saint-Nazaire, pour le maintien de l’emploi industriel à Nantes et dans le département.

Le SNES représente 40% des syndiqués, le SNUIPP 30%, les autres secteurs de l’Education (SNESUp, SNETAP…) environ 15%, et les syndicats hors éducation (principalement SNU-TEFI, EPA, SNE) 15%. La section fédérale des retraités est très active. Elle est impliquée dans la FGR mais aussi dans les collectifs interprofessionnels avec les confédérations. La section dispose de « secteurs » permanents plus ou moins mobilisés en fonction de l’actualité : santé, femmes, sans-papiers… Ces secteurs rendent compte et voient leurs mandats débattus soit en bureau, soit en conseil ou de manière informelle en cas d’urgence.

Le bureau exécutif fédéral est hebdomadaire. Le conseil départemental est réuni une à deux fois par trimestre. Les questions qui y sont débattues sont principalement celles ayant un caractère fédéral et interprofessionnel (ANI, protection sociale, dette publi-que, refondation de l’Ecole, aéroport de Notre Dame des Landes…). Les aspects spécifiques à l’Education nationale sont traités en intersyndicale entre les syndicats directement concernés qui informent les instances fédérales de leurs décisions mais ne monopolisent jamais les instances par des enjeux sectoriels, certes importants mais pas uniques.

De manière générale, la section départementale est vigilante au pluralisme dans le respect des équilibres d’orientation et des prérogatives des syndicats nationaux. Mais elle n’attache que peu d’intérêt au formalisme statutaire. L’important est de s’appuyer sur des disponibilités militantes ne consacrant pas toute leur énergie à leur syndicat national. Trouver des militantes et militants disponibles n’est pas si simple, obtenir la parité non plus, éviter le cartel syndical encore moins.

Didier Hude SD 44

L’Oise, section tout terrain !

Plus de 90% des 1625 syndiqués de la SD FSU Oise relèvent de l’Education nationale. Cependant, l’activité de la section fédérale dépasse évidemment ce cadre. L’action dans la Fonction publique territoriale de ses syndicats nationaux met la section en relation avec les autres organisations syndicales sur des compétences partagées entre l’Education nationale et le Conseil général : souffrance au travail des agents soumis à la double tutelle, privatisation d’une cuisine centrale… Ces questions sont sources d’actions communes dans les CHSCT, de stages communs et de mobilisations unitaires.

Au plan interprofessionnel, les relations sont régulières avec les confédérations, notamment la CGT avec qui nous faisons régulièrement le point : situation dans les bassins d’emplois et luttes en cours… La section participe ainsi pleinement aux initiatives interprofessionnelles, aux mobilisations unitaires nationales et en solidarité avec les salariés des entreprises en lutte : c’est ainsi que la FSU est identifiée comme telle depuis le début aux côtés des « Conti ».

Mais la section intervient également plus largement en défense des services publics ou en solidarité contre toutes les oppressions :
– défense de l’hôpital public au sein d’une coordination départementale, soutien aux camarades de La Poste.
– engagement dans les collectifs « sans papiers » et de RESF, et partenaire de l’Association France Palestine Solidarité et des actions BDS .
– co-organisation du Forum Social de l’Oise chaque année.
Ce travail est à l’origine de la création d’un front départemental de défense et promotion du service public et laïque d’éducation. La section est également engagée dans le collectif départemental pour un audit citoyen.

Notre presse départementale, adressée aux syndiqués des SN et sur les lieux de travail, doublée d’une liste de diffusion électronique et d’un site départemental, mis à jour régulièrement, permet de relayer ces initiatives à toute la fédération et de renforcer le travail de conviction.

Les stages syndicaux sont l’occasion de se former collectivement et de construire l’intervention fédérale.

Tout cela n’est possible que par l’implication forte des militant-es sur le terrain, en cohérence avec les valeurs et les mandats syndicaux que nous portons.

Denis Thomas SD 60

Les Bouches du Rhône
au service des luttes

Dans un département aux longues traditions de luttes (des grèves insurrectionnelles de la libération, aux mobilisations contre les guerres coloniales jusqu’aux luttes récentes de 1995/2010), la crise actuelle a un impact terrible. Aujourd’hui, plus de 80% de l’emploi relève du secteur tertiaire, la pauvreté s’est considérablement développée.

La SD13 (7200 adhérent-e-s) est la plus grosse section de la FSU. Elle regroupe les plus grandes sections du SnuACTE et du SNUCLIAS d’un millier d’adhérent-es chacune, soit 25% des syndiqués de la FPT. La FSU, première organisation au Conseil régional y syndique 45% des agents et seconde à Marseille, à Marseille-Provence-Métropole. Elle est force de propositions et d’actions dans ces secteurs (grève des éboueurs et des tatas en 2010, protocole social au CR, lutte contre le clientélisme…). Ainsi le département est un laboratoire pour l’implantation de la FSU dans la FPT et pour le rapprochement de ses syndicats en vue des élections de 2014.
La FSU est largement majoritaire dans l’éducation nationale chez les enseignants mais aussi les non-enseignants ou dans l’enseignement supérieur, la recherche ou à l’agriculture. A la Justice, le SNPESpjj et le SNETAP ne sont pas en reste.

De nouveaux syndicats ont vu le jour comme le SNE au Parc National des Calanques…

L’influence de la FSU dépasse l’Education nationale, la FPE ou la FPT : reconnue par ses partenaires syndicaux CGT CFDT UNSA ou Solidaires, elle fait le lien avec l’UNEF, les syndicats lycéens ou le mouvement social (mouvements pour l’égalité des droits, altermondialistes). En 2010, la FSU était régulièrement le deuxième cortège dans les manifestations après les gros bataillons du privé de la CGT.

Ce qui implique des responsabilités et une organisation adaptée pour des congrès départementaux sur deux jours regroupant près de 180 personnes, la tenue régulière de CDFD et BDFD, la publication d’un journal de 8 pages 4 fois par an, l’animation d’un site internet et d’un blog éducation, des formations fédérales (4 par an), l’animation de commissions de travail spécifiques et notre présence régulière dans la presse locale.

Quatre tendances existent sur le plan départemental : Unité et Action qui a recueilli 81 % au dernier congrès, Ecole Emancipée 10%, Emancipation 5%, Uris 3.5% et sont représentées dans les instances.

La SD participe régulièrement au CFR PACA, elle siège au CESER et participe à de nombreuses instances du conseil régional (CCREFP ORM …). Elle est aussi présente au Conseil Départemental de Développement et à divers conseils au niveau des communes. Elle a pu imposer au préfet d’être sollicitée au même titre que les confédérations dites « représentatives » sur différents rendez-vous comme la mise en place de la métropole.

Les Bouches du Rhône peuvent être une terre d’expérimentation sur ce que peut devenir la FSU en articulant le travail de ses syndicats nationaux, l’animation de la vie démocratique et un fonctionnement fédéral en recherche permanente de l’expression de l’intérêt général, de la défense des services publics et de ses salarié-es.

Alain Barlatier SD 13