Voter EE, maintenant !

C’est dans un contexte social difficile que se déroulent les élections internes et le congrès fédéral. C’est le moment de refuser le fatalisme et de rappeler notre volonté de construire un syndicalisme féministe, de luttes et de transformation sociale en France, mais aussi à l’échelle européenne. C’est sur la base de ces analyses et de ces propositions que les militants de l’EE appellent les syndiqués de la FSU à voter pour leur liste.

Pour que la FSU ne s’accommode pas du «moins pire»… et passe à l’action


L’arrivée au pouvoir de la gauche a fait naître dans le pays l’espoir d’un avenir meilleur pour les salariés et les services publics, à tout le moins, d’attaques moins brutales et dévastatrices. La FSU avait fort justement appelé à battre Sarkozy et sa politique, mais elle ne doit pas se bercer d’illusions sur les intentions du nouveau gouvernement.
Car, pour l’essentiel, malgré quelques mesures fiscales taxant un peu plus les riches, l’austérité est entérinée comme épine dorsale des politiques publiques avec la ratification du TSCG et, en l’absence de la révolution fiscale promise, cela va conditionner tout le reste, en particulier dans la Fonction Publique (pas de créations de postes mais redéploiement entre ministères, maintien du gel des salaires, etc..). Ce d’autant plus que les premières mesures fiscales qui ciblaient les plus riches et les grandes entreprises sont aujourd’hui annihilées, sous prétexte de « compétitivité », par un énorme cadeau fiscal au patronat de 20 milliards d’euros sans contreparties, financé par l’augmentation de la TVA et une nouvelle réduction des dépenses publiques.
Les réformes structurelles initiées par la droite comme celle de l’Ecole, de l’Université et de la Recherche, ou encore la RéATE ne sont pas fondamentalement remises en cause. La décentralisation est renforcée avec tous ses travers. Hollande annonce une fiscalisation accrue de la protection sociale, preuve supplémentaire que la rupture avec les politiques antérieures n’est pas au rendez-vous.
L’éducation, présentée comme « secteur prioritaire », en sera pour ses frais : les postes « créés » ne couvriront pas ce qui a été perdu depuis 5 ans, la refonte des rythmes scolaires promet de dégrader les conditions de travail des personnels, l’école du socle se profile comme un laboratoire de déréglementation statutaire à l’instar des ECLAIR qui sont maintenus, le statut de directeur d’école revient sur le tapis mais les RASED disparaissent pour de bon, la réforme des lycées est maintenue en l’état, les formations professionnelles risquent de sortir du cadre national, la loi LRU pour le sup sera vraisemblablement peu modifiée. Gouvernance et autonomie alimentent le projet d’une école toujours libérale.
Or, face à ce tableau déjà sombre, la FSU, dans sa majorité U&A, adopte une posture trop attentiste, veut voir la bouteille à moitié pleine quand elle est en réalité quasiment vide, ce qui obère la capacité de mobilisation des personnels pour peser sur les négociations. Ainsi, la rentrée 2012 sera paradoxalement celle où la FSU aura le moins mobilisé les personnels. L’École Émancipée a bataillé ferme pour que l’orientation de la fédération soit plus lucide et plus offensive. Elle a défendu par exemple que la FSU appelle à la manifestation du 30 septembre contre le TSCG à l’appel du collectif unitaire, ce qui ne se fit pas sans mal.
Après les années noires qu’on a connues, c’est pourtant le moment de desserrer l’étau : il faut très vite passer à l’action pour obliger le gouvernement à changer de politique.

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