IUFM : lutter contre le projet en cours et proposer une alternative

A l’heure de l’intégration des IUFMs aux Universités, d’un cahier des charges pour la formation des maîtres au rabais ( polyvalence, maintien des stagiaires comme moyen d’enseignement, … ) , le projet du SNES sur la formation des maîtres se doit d’être offensif : quel financement de la formation initiale des étudiants se destinant aux carrières de l’enseignement et quelles revendications pour les débuts de carrière en terme de formation et de temps de travail? Cette question est très fortement liée à la revendication portée par la FSU d’une allocation d’études, de formation et de recherche d’emploi: la possibilité pour tous les étudiants de bénéficier d’un financement de leur formation initiale. Mais dans un premier temps, en terme de pré-recrutements , nous devons avancer un projet égalitaire. Le texte du Congrès du Mans reprenait une revendication de financement calquée sur les IPES. Aujourd’hui, 46% des certifiés ont un niveau licence, ce qui suppose que la revendication actuelle du SNES d’augmentation du niveau de recrutement à Bac +4 ( voire un master ) exclurait la moitié des lauréats actuels du CAPES.
Quel est l’enjeu aujourd’hui en ce qui concerne l’accès du plus grand nombre aux concours et de la valorisation des métiers de l’enseignement : un financement par l’Etat du cursus des étudiants se destinant aux carrières de l’enseignement après une première année de faculté jusqu’au niveau requis pour le passage du concours , incluant également l’année de préparation, en échange d’années dues à l’Etat, l’extension de la capacité de financement à un nombre d’étudiants au moins double à celui des lauréats, permettre enfin à des étudiants issus de milieux défavorisés de pouvoir intégrer les corps d’enseignement … Et bien sûr une revalorisation salariale …
Quant aux débuts de carrière, il nous faut aujourd’hui reprendre les mandats que nous portons : face à la proposition ministérielle de « fixer » les stagiaires dans leur académie, demandons un temps de travail progressif les trois premières années pour permettre aux jeunes collègues de revenir sur leurs pratiques, d’approfondir leur formation.
Ingrid Darroman